Encore une journée, une journée ou je passais mon temps à regarder dans le vide, ou je me demandais quand est-ce que je trouverais ces informations qui me manquait cruellement. Le regard dans le floue, la tête dans le vide, je ne savais plus quoi penser. J'avais vécu une vie tellement paisible, une vie tellement aimante. Des parents adorables qui avaient toujours pris soin de moi. Une éducation sans discrimination envers les races, après tout, j'étais moitié Elfe, moitié Cydien. Mais tout cela s'était arrêté, trop tôt, bien trop tôt. J'avais tout perdu le jour où mes parents s'étaient fait assassinés pour une raison que je ne connaissais pas encore et cela m'exaspérait au plus au poing. Comme si chaque parcelle de mon corps cherchait désespérément à trouver une solution qui n'existait peut être pas.

J'avais grandi avec un seul objectif, devenir fort, aussi fort que possible pour venger leur mort, mais voilà. On m'avait éduqué d'une façon différente de mes parents et si je gardais en moi l'éducation de mes parents, j'avais évolué d'une façon bien différente de ce qu'ils avaient toujours voulu. J'avais choisis le seul métier qui m'était interdit, et pourquoi ? Parce que je m'étais dit que s'était la meilleure façon. La plus plausible pour obtenir des informations, car j'en étais certains, l'ordre d'assassinat venait d'ici. Cependant, je n'avais encore rien trouvé. Comme si chaque parcelle de cette misérable guilde cachait la vérité, comme si on avait tout fait pour m'enrôler et se servir de moi en me cachant la vérité. Mais quelle vérité ? Je ne savais pas trop. Et cela me rongeait de l'intérieur.

J'avais tant perdu avec le temps. La joie, la gaieté, ce n'était plus mon truc. J'étais calme, froid, taciturne généralement. Ma discrétion s'était tellement développé que je passais inaperçus malgré ma grande taille. J'étais devenu une ombre dans toute les ombres de la ville que comptait Cydonia. Aucun mal a effectuer des contrats, ma rapidité, ma façon d'être et tant d'autre chose faisait de moi un assassin hors pair. Et pourtant, aujourd'hui, j'étais là, blessé aux côtes. Je m'étais aventuré hors de la ville pour aller voir une personne qui devait me donner des informations, mais je n'avais reçu qu'une chose des coups de couteaux. Trop heureux de me dire que j'allais enfin avoir de bribes de connaissances sur la mort des deux êtres les plus cher de ma vie, j'en avais oublié une chose, un assassin tel que moi était en danger partout et l'embuscade qui se poursuivit fut féroce.

Si j'étais arrivé à tué trois sur cinq et que les autres étaient partit amoché, j'avais prit de gros risque et j'étais désormais blessé. Je ne connaissais pas l'herboristerie et pour une fois, je n'étais pas partie avec ma sacoche. J'étais si près de la ville que j'ai rapidement trouvé cela inutile. Pressé, j'étais trop pressé. Je me promis à l'avenir de ne plus être autant pressé. Et me voilà, quelques minutes plus tard dans l'ombre d'un art. Le sang allait probablement attiré les bêtes sauvages et je m'étais éloigné, seulement je saignais tout de même abondamment. Totalement fatigué, je m'endormis contre cet arbre. Mes rêves furent laborieux, du sang, encore du sang, toujours du sang. Comme si chaque parcelle de moi revoyait inexorablement les corps mutilés et sans vie de mes parents. Je ne trouverais la paix que lorsque j'aurais trouver les responsables.

Je me réveillais en sursaut. Mon regard se tourna alors vers le ciel. Combien de temps avais-je dormi ? Au vu de la position du soleil, deux heures au moins. Le temps que l'ombre dans laquelle je m'étais assis, m'englobe de toute sa noirceur. Je me levais finalement, moins péniblement que ce que je n'avais pensé. Étrangement, là où ma chaire aurait du me brûler, je ne ressentais qu'une petit pincement de douleur. Étonné, je me dirigeais vers la rivière qui coulait non loin de là et enlevait ma tunique. Toutes les petites cicatrices s'étaient refermé comme par magie et celle d'où le sang aurait du couler en abondance et me tuer, s'était assez refermé pour ne plus laisser passer que de mince filé de sang. Je regardais mes cicatrices, ahuri. Comment était-ce possible ? Que...

C'est alors que je me rappela ma mère. La régénération. Bien entendu, elle même pouvait se régénérer en présence de la nature, enfin en présence d'herbe. Dans le désert ce n'était guère efficace. Et moi ? Et bien visiblement, l'ombre était encore une fois mon amie. Comme si mon destin tournait autour d'elle. Je remerciais les dieux de ce don, même si je n'étais pas ce qu'on pourrait appeler un croyant, cela allait bien m'aider en cas de gros souci. Je rentrais donc tranquillement, même si cette journée n'avait pas très bien commencé, au moins, avais-je acquis quelque chose d'utile. C'était déjà ça.