J'étais là à marcher tranquillement. Je ne savais pas trop ce qui m'avait poussé à venir ici en dehors de la ville. J'avais très envie de marcher, de m'éloigner de Cydonia. Les jours qui avaient suivit n'avaient pas été de tout repos. J'étais encore crevé, totalement crevé, mais j'avais apprit nombre de chose. Non seulement de la part du directeur de l'école élémentaire qui était quelqu'un de très gentil et qui par sa façon d'être m'avait donné envie de continuer à apprendre que ce soit le soin mais aussi la manipulation de la nature, sans compter tout le reste. Et puis, il y avait eu Sesthia. Avec elle, j'avais eu l'impression d'être différent, jamais réellement le même que d'habitude. Plus tranquille, plus calme, comme si plus rien n'avait d'importance. Et puis finalement, une fois tout ce petit monde partit, mon attention s'était retourné vers Erys. Cette balade en forêt avait été plus éprouvante que les autres. Je ne savais pas réellement quoi en penser, mais j'étais perdu en quelque sorte. Voilà pourquoi j'avais ressentit le besoin de bouger, de sortir de cette ville qui n'était pas réellement la mienne ni celle de mon père d'ailleurs.

Parfois, je me demandais ce qui nous retenait de nous en aller. Voir autre chose, aller autre part. Mes parents m'avait abandonné là, moi le fils encombrant et si l'on regardait bien, j'étais encore ce jeune homme encombrant. Pas assez bien pour certaine chose, assez doué pour d'autre, mais jamais réellement trop bon pour être indispensable. À croire que je ne resterais quelqu'un de moyen. Et me voilà, arrivé dans le bord de la forêt de Cydonia. La nature avait cet effet rafraîchissant sur moi, j'avais l'impression d'être différent ici. J'avisais tranquillement le ruisseau non loin de là et je partis m'asseoir à son bord. Posant ma main sur la terre, je laissais le pouvoir m'envahir, cette empathie avec la nature qui venait naturellement avec mon don. Parfois, j'avais l'impression d'être la nature elle même. L'arbre là bas qui penchait doucement ses branches, l'herbe qui pliait doucement sur la force du vent. Je laissais mon esprit vagabonder tranquillement, si bien qu'au bout d'un moment, je me couchais sur le côté, ici la neige avait disparu et si le froid était encore de mise, la douceur revenait petit à petit.

Et finalement je somnolais tranquillement lorsque ma main toucha l'eau. Comme avec la terre, je sentis l'eau, comme de l'empathie. J'avais l'impression de la sentir couler en moi, de la voir aller et venir pour finalement s'arrêter à un instant, bloqué par une branche, et finalement repartir. Je me réveillais alors en sursaut. Qu'est ce que cela voulait dire ? Ma main venait de quitter l'eau et je ressentais encore cette sensation étrange d'avoir été l'eau. Serait-il possible. Je regardais ma main ou quelques gouttelettes d'eau s'étaient attardées. Je regardais tranquillement ma main et tentant de faire comme pour mon don pour la nature, laisser l'élément vous pénétrer pour ensuite s'en occupé. C'est alors que les quelques petites gouttes de ma main se mirent à bouger et se condenser en une plus grosse goutte. Étrangement impressionné, je reculais chassais les gouttes de ma main. Était-il possible que je...

Je plongea alors de nouveau ma main dans l'eau ou je ressentis encore l'impression d'être l'élément. Tous mes dons commençait par ça, de l'empathie. J'avais l'impression d'être l'élément, d'être lui tout en étant moi. C'était étrange et déconcertant. Et puis, tout en me concentrant, je sortis doucement ma main de l'eau, je n'arrivais pas à garder toute l'eau, plus je me concentrais et plus je me sentais fatigué, mais j'arrivais à garder dans ma main quelques petites gouttes qui formèrent une grosse goutte. Heureux de ce nouveau don, je repartis pour la maison avec un nouvel objectif. Développer ce don pour le combiner avec le soin et en faire un magnifique outil de guérison. Plus heureux que précédemment j'oubliais les soucis de l'enfant que j'étais encore en marchant vers Cydonia.