Ta grande sœur chérie de ton cœur à toi, va se marier. Incroyable, non ?
Tu as toujours cherché un papa pour elle, mais bon... Tu as dut constater que pour le moment elle préférait avoir un mari. En étais-tu déçue ? Je n'en sais rien. Et puis après tout, il n'y avait pas de quoi fouetter un chat, père ou époux, ce n'était qu'un homme après tout et rien de plus. Tant que ça la rendait heureuse ça devait aller, non ? Bon, d'un côté il osait piquer TA Eléa, TA grande sœur que tu aimes à la folie, alors il serait peut être logique que ça te tourmente un peu... Ou peut être pas... C'que c'est difficile de comprendre les enfants de nos jours. Enfin passons...

Venons-en maintenant au but de ta présence ici, dans la rue marchande de Muria. Comme je l'ai dit précédemment, Eléa va se marier avec un homme. Logique me diras-tu, sauf que c'est la le vrai problème. Car il est bien connu que les hommes n'ont aucun goût ! Il ne fallait surement pas rêver que son futur époux lui offre de beaux cadeaux. Ça non ! Il te fallait donc lui trouver le plus beau, le plus magnifique, le plus inoubliable cadeau qu'on ait jamais offert à quelqu'un ! Quelque chose d'unique.
J'ai envie de te dire bon courage petite...

[Tu peux choisir une boutique et y entrer, ou bien demander des renseignements. Bref tu fais ce que tu veux, mais n'achète rien ! ^^]

Eléa allait se marier.
La nouvelle aurait du rendre heureuse toute petite sœur normalement constituée mais pour Jelenna, la question était toute autre. La jeune demoiselle était contente que son ainée se marie, mais elle craignait les conséquences d'un tel acte. Non pas que sa sœur n'avait pas le droit de se marier et d'épouser qui elle voulait non, mais ce qui comptait le plus pour la petiote était le bonheur de sa Eléa. Et là, c'était sur et certain, sa soeur serait tout sauf heureuse. D'une part parce qu'elle n'était en aucun cas amoureuse de ce Capitaine je-ne-sais-quoi et d'autre part, parce qu'elle l'avait choisi uniquement pour de mauvaises raisons. Et sa propre mère qui avait décidé de donner son aval à cette union ... tout ça là encore pour des raisons plus que personnelles. Toutes ces alliances et cette politique fatiguait la petite Jelenna, bien qu'elle en perçoive toute la portée, contrairement à ce que son jeune âge pouvait laisser croire.

Non vraiment, la jeune fille craignait du choix de sa soeur.
Ainsi, elle n'était pas capable de concevoir qu'on lui vole son ainée si en plus c'était pour la rendre malheureuse. Mais pour autant, Jelenna n'était pas stupide, elle savait qu'Eléa agissait pour elle même sur ce coup et que, de ce fait, tant que tout irait dans son sens, elle resterait avec ce Feanaro, mais que le jour où tout ne marcherait pas comme elle le voulait, elle arrêterait les frais et utiliserait les lois protectrices de sa cité natale. Mais même ... quelle idée ... qu'allait-elle devenir sans la protection de sa Eléa ?
A l'annonce de sa sœur, la petite avait failli crier " non " mais s'était retenu de peu. Comment pouvait-elle décemment envisager une telle trahison ? Car c'était une trahison, dans un premier temps du moins, au yeux de l'enfant. Comment Eléa pouvait-elle l'abandonner alors que leur avenir était si incertain et surtout, pour un mariage dont elle n'avait cure et qu'elle n'engageait que par vengeance ... non c'était une trahison. Mais dans un second temps, la demoiselle avait pris le temps de laisser passer sa colère et sa tristesse et surtout, Eléa l'avait assuré qu'elle ne partirait jamais sans elle. Elle lui avait promis que de tous, c'était elle qui comptait le plus et que jamais elle ne l'abandonnerait. Ces quelques phrases murmurées suffisaient à la jeune princesse bis. Elle n'avait pas besoin de plus pour faire confiance à son ainée, pas besoin de plus pour ne plus lui en vouloir car de tous, Eléa était celle qu'elle appréciait le plus.

Ainsi, la petite amazone de nouvelle génération avait décidé d'offrir le plus beau des cadeaux à sa sœur. Quant bien même ce mariage était fictif, quant bien même celui de ses parents avait échoué lamentablement, Jelenna voulait que ce jour reste gravé dans la mémoire de sa sœur. De ce fait, du haut de ses sept ans, elle avait cherché une idée, quelque chose d'assez bien pour sa sœur. Au début, une parure lui avait semblait le plus logique mais Philéa, et c'était bien normal, avait décidé de la lui offrir. Une robe alors ? Là encore, la souveraine l'avait devancé ... Jel' avait beau se creuser la tête, elle ne trouvait aucune piste quand soudain elle eut l'illumination : une rapière ! Si Eléa aimait particulièrement quelque chose, c'était son arme et elle ne pourrait que lui être utile au vue de ce qu'annonçais la Grande Prêtresse elfique et plus simplement, au vue de ce mariage. Non non, une rapière c'était parfait.
Jelenna se dirigea vers la rue marchande, forte de son idée de génie. La petite fille haute comme trois pommes atterri tant bien que mal devant la boutique qu'elle cherchait. Il n'avait pas été bien difficile de convaincre sa mère de la laisser sortir seule, après tout, dans les rues de sa propre cité, que pouvait-elle bien risquer ? Quant bien même se perdrait-elle, une amazone finirait bien par la ramener, aucun risque en somme.

* Je crois que c'est là ... *

Oui, c'était bien là.
La petite hésitait à entrer. A son âge, il pouvait être étrange de demander une arme non ? Mais elle était la petite princesse bis comme on la surnommait et le mariage d'Eléa était déjà le sujet de pas mal de conversations dans les murs de la cité donc ça ne ferait pas louche au final. Pas plus que d'habitude. Et puis, vue ce qu'elle avait perçu, sans pour autant le comprendre du fait de son inexpérience en la matière, ce Feanaro ne lui inspirait que vaguement confiance. La jalousie y jouait sans doutes un peu ... Mais passons, la petite se décida enfin à entrer, après avoir passé cinq bonnes minutes dehors.

" Bon ... bonjour madame ! Je cherche une rapière pour ma grande sœur, en auriez-vous ? "

La petite sourit timidement et attendit la réponse, une main tendue tripotant ses bouclettes blondes.

[ J'espère avoir bien répondu à tes attentes. ]

Dans la petite maisonnée en bois sont exposées toutes sortes d'armes, mais il faut avouer que le commerce possède une belle collection d'arc, faits de tout bois, de toute taille. Ils sont très beau, agréables au toucher, résistant à souhait. Ce n'est pas très étonnant puisque nombre d'amazones se servent de cette arme. Les archers de Muria sont un grand atout pour cette cité si indépendante. Il est rare qu'une cliente ne trouve son bonheur ici.

Tes grands yeux de petite fille ont beau scruter la boutique avec attention, tu ne vois pas l'arme tant convoitée. Bon, il est vrai que la boutique n'est pas très organisée, mais la belle femme qui te fait fasse semble s'y retrouver. Ses yeux sévères se posent sur toi tandis que tu formules ta demande.

« Une rapière dis tu ? Je dois en avoir deux ou trois quelque part. Ce n'est pas l'arme qui à le plus de succès, ici à Muria. »

La femme n'aime pas s'embarrasser de politesses inutiles, seul son travail compte et son travail, c'est vendre. Elle n'est pas non plus friande des potins. Elle a certes entendu parler du mariage de la Princesse, mais ne s'y intéressa pas plus que ça.
L'amazone finit par te présenter trois rapières. Mais même toi tu peux largement voir que même si on les réuni, elles seront toujours moins belles que la rapière actuelle d'Eléa.

« Je n'ai que ça à te proposer, mais sinon, je possède de très beaux arcs. Celui-ci par exemple en bois d'if, son élasticité n'a d'égal ou celui-là encore, en bois d'osage orange. »

April, car tel est son nom, te présente ses produit, un sourire commercial aux lèvres.
Vas tu choisir l'une de ses rapières ? Peut être optera tu pour un arc ? Ou essayeras tu de te renseigner sur une autre boutiques ou tu pourras trouver ce que tu cherches ?

[J'étais sure que la petite allait choisir une rapière comme cadeau XD. Si tu trouves que c'est incohérant, envois moi un Mp.]

Jelenna avait beau observer discrètement la boutique, elle ne trouvait pas chaussure à son pied.
Les arcs présentés sur le comptoir et dans la majeure partie du magasin étaient magnifiques, du moins pour ce qu'elle pouvait en voir, n'osant pas vraiment détourner le regard, de peur de paraitre malpolie. Derrière la vendeuse, un arc en bois d'if, magnifiquement décoré, faisait envie à la gamine. Les détails qu'elle pouvait y voir, fins et délicats, évoquaient un cerisier en fleurs ... Mais Eléa était une piètre archère, en revanche, elle excellait à la rapière.
La voix de la jeune femme, assez jolie de surcroit, fit presque sursauter la petite demoiselle tant elle contemplait l'arme. Il était vrai que cette dernière était d'autant plus attirante pour la gamine qu'elle maniait exclusivement l'arc et éventuellement, la dague. D'ailleurs, si sa soeur était reconnue comme une des meilleures à la rapière, de son âge, Jel' était son équivalent à l'arc. La meilleure de sa génération même si, gardant la tête froide, la gamine se voyait plutôt comme douée certes, mais beaucoup moins que Kiera ou que sa propre mère.

Les rapières avaient peu de succès ...
Oui ça c'était évident. Les Sentinelles étaient surtout formées à l'arc et l'épée. La rapière, plus fine, ne permettait pas d'assommer ou de tuer d'un seul coup, à moins qu'on ne la manie extrêmement bien et, auquel cas, il fallait quand même privilégier le combat rapproché, offrant plus de risques au manieur. Oui mais voilà, la princesse comme la souveraine elle-même de Muria avaient toujours excellé en ce domaine ... et c'était un cadeau de mariage que la petite voulait, pas un truc de décoration ou autre. Non non non, il fallait qu'elle trouve cette maudite rapière un point c'est tout. Il devient bien y en avoir une quelque part dans la boutique non ?
Son interlocutrice, qui ne l'avait sans doutes pas reconnue, tant mieux, contrairement à son ainée, Jelenna pouvait encore se baladait sans que tous les regards se posent sur elle, lui présenta trois armes. Des rapières assez jolies mais, en les observant de plus près, on ne pouvait en déplorer que la grossièreté et le manque de détails. Elles étaient en somme, toutes trois réunies, beaucoup moins belles que celle que la princesse possédait déjà. Et de loin ... Non, n'y en avait-il pas d'autres ?
Cette boutique était l'une des meilleures de la cité et si elle ne trouvait pas son bonheur ici ... où le trouverait-elle ? La petite commençait à désespérer. Elle avait eut tellement de mal à trouver cette idée de cadeau que la seule pensée de devoir en chercher un autre lui faisait peur. Elle aimait tellement sa grande sœur que lui faire le plus beau des cadeaux était devenu comme une obligation, un point d'honneur. De quoi aurait-elle l'air avec un présent ridicule ? Et ce n'était pas ce Feanaro qui penserait à lui offrir quelque chose de beau !

La vendeuse, décidément très commerciale, reprit la parole.
Avant même qu'elle ne parle, Jelenna sentit que son annonce n'allait pas lui plaire : elle n'avait que ça à lui proposer et ... des arcs. Pourquoi pas se laisser tenter par celui derrière le comptoir murmura une voix à l'oreille de l'enfant. C'est vrai qu'il était superbe, si fin et si ... oui mais Eléa ne maniait pas l'arc ! Lui en offrir un serait inutile, comme la plupart des cadeaux qu'elle recevrait en ce jour. Et si Jelenna redoutait quelque chose, c'est bien que sa sœur l'oublie, il ne fallait donc pas, en toute logique, qu'elle lui offre quelque chose d'aussi inutile. Non, une rapière.
Mais ici ... il n'y en avait pas.
Jelenna leva la tête pour fixer la vendeuse. Du haut de ses sept ans, la gamine se demandait si elle pouvait demander une autre boutique la dame. Ce n'était guère poli ... d'autant plus qu'elle n'allait rien acheter. Qu'auraient fait Eléa ou encore Philéa dans la même situation ?

" Je ... je suis désolée. Je cherche une rapière et non un arc. "

Une idée farfelue vint à l'esprit de la petite. Tâtant la bourse sous son manteau, elle sourit en demandant :

" Avez-vous cet arc en plus petite taille ? Je veux dire ... pour moi. "

Désignant l'arme, elle sourit timidement à son interlocutrice. Puis, sachant que c'était un acquis pour un vendu, la petite poursuivit, tout aussi timidement :

" Sauriez-vous où je peux trouver une rapière en dehors de votre boutique madame ? "

Au moins, elle n'était pas impolie.

[ XD ]

Existe-t-il plus belle mélodie que celle du tintement que produisent les petites pièces d'argent en s'entrechoquant ? Existe-t-il plus doux son pour attirer l'intention d'une personne dont le commerce est toute sa vie ? Existe-t-il meilleur moyen pour mettre en confiance une marchande dans l'âme ? Eh bien on peut dire que tu n'es pas bête petite Jelenna... Pas bête du tout, même !
Bref, tu as maintenant capté toute l'attention d'April.

-Le même en plus petit dis-tu ?

Son regard expert te jauge, calculant approximativement ta taille, regardant ta carrure, puis parcoure la boutique, pensivement. Le jeune femme finit par se saisir d'un petit arc magnifique, en bois d'if, tout comme celui que tu avais vu derrière elle.

-Il me semble à la bonne taille pour toi. Les motifs ne sont pas tout à fait les mêmes, mais c'est l'un des plus beau que je possède.

Elle l'observe encore quelques instants, puis te le tend avec une flèche.

-Essaye de l'encocher et dis moi si tu te sens à l'aise. J'en ai, sinon, d'autres à te proposer, même si celui-ci reste d'une très haute qualité.

Tandis que tu t'exécutes, April daigne enfin répondre à ta dernière question.

-Ces temps-ci, les forgeronnes semblent débordées. Je ne sais pas vraiment ce qu'il se passe, mais des commandes d'armement ne cessent d'affluer. A croire qu'une guerre va éclater... Bref, pour te dire que je peux toujours passer une commande, mais tu ne l'auras pas avant au moins deux semaines, ta rapière et pour les autres marchands, ça doit être pareil...

Comme elle te l'a si bien dit tout à l'heure, la rapière est loin d'être une arme courante. Son beau visage n'exprime aucune fourberie. Elle ne cherche pas à te duper et t'empêcher d'aller chez l'une de ses concurrentes. La jeune femme te parle avec simplicité.

-Il y a peut être... Se beaux yeux se posent sur toi et tout d'un coup, elle se ferme. Non, je ne sais pas ! Alors, cet arc ?

Allait-elle te révéler quelque chose ? Pourquoi a-t-elle changé d'un coup de sujet ? Étrange, étrange, hein ?!

April pose sur toi un regard admiratif. Malgré ton jeune âge tu te débrouilles bien et ça, elle te le reconnait. Rien qu'en voyant ta façon de manier l'arc, cette douceur avec laquelle tu palpes le bois, elle sait que cet objet, l'une des fiertés de sa modeste boutique, ne va pas tomber entre les mains de n'importe qui et pour cela, la jeune femme t'est reconnaissante.
La vendeuse sourit en t'entendant parler d'envoutement, car c'est exactement ça. Les gens s'entêtent à choisir les armes pour leur beauté visuelle, ou pour le prix peu couteux, sans que celle-ci leur soit réellement destinée. Il existe bien sur des fabricants qui font des objets d'une telle qualité que pour peux qu'on sache les manier, elles s'adaptent à leur possesseur.

-Cela te fera 150 talen, petite princesse.

Oui, elle t'avait enfin reconnu. Mais bon, princesse ou pas, ça ne change pas grand chose. Tant que tu fais vivre son commerce elle ne pourra que t'apprécier.
Pour en revenir à ta question, April afficha une expression soucieuse, puis se pencha vers toi.

-Je connais quelqu'un qui pourrait te faire une belle rapière et en très peu de temps, mais...

La jeune femme hésite à te le dire. Tu es si petite et semble si fragile, malgré ton regard déterminé. Et puis, il y a autre chose.

-C'est enfaite UN forgeron. Un homme qui vit dans cette forêt et qui fait des armes d'une qualité époustouflante. Cet arc que tu viens d'acquérir est de lui.

Les joues de la commerçante rosissent. Elle est embarrassée de révéler l'existence de ce forgeron.

-Il est normalement à la retraite, mais il lui arrive de me vendre quelques une de ses créations qu'il fabrique pour passer le temps. Tu sais petite, ce monsieur ne veut pas que les amazones apprennent qu'il vit si près de Muria...

April se mord la lèvre inférieure, hésitant toujours.

-Je veux bien te dire où le trouver, mais tu dois me promettre d'y aller seule et ne jamais parler de lui à qui que ce soit !

Ses grands yeux te sondes, attendant une réponse.

[ Et on refait le post dans la bonne humeur ... ou pas. ]

L'arme choisit son propriétaire, la petite ne pouvait désormais qu'en être persuadée. Non pas qu'elle en ai douté un jour, mais aujourd'hui, il n'était plus permis de le faire. Fascinée, envoutée qu'elle était par ce bel objet qu'elle tenait encore entre ses doigts fins et expérimentés malgré son jeune âge, Jelenna ne pouvait que reconnaitre la qualité de l'ouvrage. Fin, magnifique, bref, il ne pouvait que lui être destiné. Non pas qu'elle soit devenue prétentieuse, loin de là, mais elle sentait comme une alchimie, un courant positif entre l'arme et elle. C'était difficile à décrire et à expliquer, mais le principal était qu'elle avait trouvé son bonheur. Non pas que le vieil arc confié par Philéa à la petite ne la satisfasse pas, loin de là, mais celui-ci était tellement parfait aux yeux de la gamine qu'elle aurait bien vite fait d'en oublier le premier. Même s'il resterait dans un coin de sa tête comme ayant été le premier objet guerrier qu'elle ai appréhendé. Il était d'ailleurs étonnant qu'une gamine comme Jelenna puisse autant aimer tirer à l'arc, quitte à, comme le prétendait certains, surpasser Kiera au même âge, ce dont la demoiselle se moquait éperdument, sachant pertinemment que ce n'était pas le cas. De toute façon, elle ne serait jamais à la hauteur de cette dernière ou de ses ainées. Jelenna n'aimait pas les conflits et encore moins devoir user de la violence, il n'y avait qu'à en juger par son comportement lors de sa dernière rencontre avec la gente masculine. Le sang, l'odeur de la peur, tout l'avait perturbé au point qu'elle avait lâchement fui sur ordre de la princesse ... mais pour autant, si Jelenna tenait à se perfectionner sans cesse dans cet art, c'était pour la simple raison de se sentir utile, de pouvoir, le moment venu, protéger ceux qui lui étaient chers. Simple désir d'enfant certes mais un désir si fort qu'il animait l'enfant chaque matin au réveil.
Ne restait que le problème du prix de l'objet. A la base, la petite princesse bis n'était pas venue dans le but d'acquérir un arc pour elle-même mais belle et bien une rapière pour sa sœur ainée. Si le prix était au dessus de ses moyens, du moins s'il l'empêchait de payer le cadeau rêvé pour la noce, elle devrait y renoncer et non sans regret. Quelque peu tendue, aussi bête que cela puisse paraitre, la demoiselle attendit le moment fatidique de l'annonce du prix.

150 Talens.
Ce n'était pas gratuit, mais pas excessif non plus au vu de la qualité de l'objet et surtout, en comparant avec le prix des autres armes. Rien que le fouet de Philéa avait couté les yeux de la tête ... sans parler de la rapière d'Eléa ... mais bref, on s'éloigne un peu du sujet, revenons-en à nos moutons. Nos arcs oui pardon.
Un sourire béat se dessina sur les lèvres poupines de l'enfant tandis qu'elle cherchait dans sa bourse de quoi payer. Certes la somme lui coutait beaucoup mais il lui resterait largement assez pour payer le cadeau tant espéré. Du moins ... si elle le trouvait, car sinon, elle devrait se rabattre sur autre chose, qui, elle en était persuadée, plairait beaucoup moins à Eléa. Mais pour l'heure, un petit plaisir : l'arc était ou allait être en tout cas, en sa possession. Timidement, elle tendit les pièces à la vendeuse, tout en refusant de lâcher l'arme, comme si elle avait peur qu'on la lui retire. Au fond d'elle d'ailleurs, Jelenna se demandait si son interlocutrice ne lui avait pas fait un prix en la reconnaissant ... elle espérait que non, n'y connaissant pas grand chose en prix. Bon, l'arc était à elle, c'était bien beau tout ça, mais malgré l'immense merci qu'elle prononça à l'intention d'April, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir égoïste.

Venir dans la boutique pour Eléa et en repartir avec une arme pour elle ... n'était-ce pas égoïste ? Maintenant, il fallait qu'elle se hâte de trouver l'objet rare, la perle qui plairait aux yeux de sa sœur. Mais voilà, sans la participation de la vendeuse, Jelenna se savait perdue d'avance. Elle ne connaissait que cette boutique à Muria, l'autre étant peu recommandable d'après son ainée ... alors si cette dernière ne pouvait pas satisfaire sa demande ... qui ?
Comme si elle lisait dans ses pensées, la demoiselle en face d'elle prit la parole. Et ce qui allait suivre devait en étonner plus d'un. Quelqu'un qui pourrait faire une rapière ? Rapidement ? Quelle aubaine !!

" Oh merci, mer.... "

Jelenna s'interrompit en entendant la suite.
Sa joie immense s'évanouit presque instantanément. Un ... homme ? Non seulement il vivait dans la forêt, près de leur cité alors, mais en prime, elle venait d'acquérir un de ses objets ? Mais ... c'était superbe ! Quelqu'un avec autant de talent ne pouvait rester ignoré de tous ! Oui ok, c'était un homme et alors ? Certes Jelenna se sentait mal à l'aise en leur présence, surtout depuis sa récente rencontre avec le fugitif qu'Eléa poursuivait en sa compagnie, mais tous n'étaient pas méchants. Certains pouvaient être bons, comme les femmes de la cité n'étaient pas toutes gentilles. Le souci résidait ailleurs.

April mentait.
Pas à Jelenna bien sur, mais elle mentait à la cité toute entière en protégeant cet homme et son talent. Il ne fallait pas être sortie de l'académie pour savoir que c'était contraire à toutes les règles de la cité. Deuxième souci, la demoiselle lui demandait de s'y rendre seule. Euh ... elle ne l'accompagnait pas ? Et s'il était dangereux ? Jelenna en doutait puisque April lui proposait de le rencontrer ... et puis au vu de l'arme qu'il avait confectionné, il ne pouvait pas être méchant ... mais puisque la vendeuse mentait à tout le monde, peut-être avait-elle des idées de complots derrière la tête ... NON !
Jelenna secoua la tête.
Refusant de croire à tout ce qu'elle venait de penser, elle se concentra sur son objectif : la rapière d'Eléa. Une entorse au règlement pour une si noble cause ne serait pas mal vue, surtout si elle s'y prenait de telle sorte à ne pas se faire voir et se mettre dans les ennuis. Forcément que tout irait bien, April l'avait gentiment renseigné, lui avait tout dit au péril de sa vie car cacher de telles informations aurait pu lui couter la vie si Jelenna l'avait répété. Non, Jelenna n'avait pas envie d'agir en adulte, elle n'était qu'une petite fille de sept ans et sa confiance naturelle envers la gente humaine agit tel un annihilateur sur ses doutes. Elle irait à la rencontre de cet homme, point final. Eléa en valait le coup, depuis toujours, elle avait pris des risques pour elle, l'avait aimé et protégé, c'était au tour de Jelenna d'en faire de même aujourd'hui et cette aventure là semblait beaucoup moins risqué devant les exploits de sa sœur. Tout irait bien. Jelenna sourit timidement avant d'annoncer, presque à voix basse :

" Maman ne serait pas d'accord ... Eléa non plus. Je vais désobéir aux règles ... tout comme toi, à la différence près que je ne risques pas ma vie contrairement à toi. Tu devrais faire attention tu sais, je ne te dénoncerais pas, mais si de telles informations venaient à se savoir ... tu serais exécutée ... "

Un sourire triste naquit sur les lèvres de l'enfant à cette idée.
Non, jamais elle ne trahirait la parole qu'elle allait lui donner.

" Je te promets de ne rien dire à personne. Jamais. "

Le regard sincère qu'elle posa sur la jeune femme devrait forcément la convaincre, de toute façon, Jelenna tenait ses promesses, comme tous les enfants.

" Tu veux bien me dire où je peux le trouver s'il-te-plait ? " demanda-t-elle encore plus bas, comme si l'idée de faire une bêtise de cette ampleur la paralysait.

Jelenna fixa la jeune fille, attendant une réponse.
Au fond d'elle, la petite fille sentait qu'elle faisait une bêtise, peut-être même qu'elle avait tord, mais son envie de faire plaisir était trop grande pour renoncer si près du but. Et puis, quel danger pouvait bien l'attendre au dehors, alors qu'elle serait en présence de Haiiro ? Mouais, c'était plutôt histoire de se convaincre ça ...

April t’offre un regard désolé. Elle sait bien ce qu’elle encoure en dissimulant une telle information. Cependant, regarde ces armes. Cette finesse, ce soucis du détail. Cet homme doit être l’un des meilleurs forgerons d’Azthia.

-Je sais bien, petite princesse, ce que j’encours, mais c’est un vieille homme, tête de mule qui refuserait de travailler si on venait à le capturer et à amener à Muria. Il préférerais mourir plutôt que de se soumettre.

Elle le côtoie depuis un certain temps déjà et a eu la possibilité d’apprendre à le connaitre un peu.
Son visage s’illumine et t’entendant faire ta promesse. Après tout, la jeune vendeuse ne demande qu’à t’aider. Elle prend un bout de papier et t’écris quelques indications pour te permettre de retrouver le forgeron.

-Voilà, c’est à environ une heure trente de marche de Muria. Tu dois aller vers sud-ouest. Bonne chance petite princesse et fais bon usage de ton arc. 

Elle te sourit avec chaleur.

[Désolée ! J’avais oublié ce sujet !
Tu peux poster à la suite où bien simplement me préciser en HRP à quel moment tu veux aller voir le vieux. Aujourd’hui, demain… Voili, voilou. Je crée un autre sujet après.]

Jelenna attendait, perplexe, la réponse d'April.
Consciente de faire une énorme bêtise, d'enfreindre les lois de sa chère citée natale et par dessus tout, de se mettre hypothétiquement en danger, la demoiselle n'en menait pas large. D'autant plus qu'elle risquait gros à protéger la marchande d'armes de la citée ... mais il était vrai que ces armes étaient si belles, si fines, qu'il était peu probable que leur créateur soit un monstre ou un homme capable de faire du mal à une petite princesse comme elle. D'ailleurs au passage, mieux vaudrait peut-être éviter de se présenter comme étant la potentielle héritière du trône amazone, au moins pour éviter que l'inconnu ne veuille la troquer contre la possibilité de rester en paix dans la forêt par exemple ! Et puis au fond, Jelenna n'agissait pas pour elle, mais pour sa sœur, alors cette petite trahison, ce petit mensonge, ne serait pas trop grand. Ce n'était pas comme si elle était égoïste ! Et puis, ce n'était pas comme si elle s'engageait à la guerre, elle allait revenir et avec un peu - beaucoup - de chance, personne ne se rendrait compte de son absence ! Oui, les choses se passeraient bien, pas de quoi faire un fromage et encore moins se prendre la tête. Ne restait plus que les informations précieuses qu'allaient lui confier la vendeuse.
April prit la parole et le cœur de la petite princesse bis se serra dans sa poitrine. Un homme qui vivait si près de Muria mais ne voulait pas en devenir le Soumis ... un homme qui offrait ses pièces magnifiques à son interlocutrice ... Curieusement, plus que l'appréhension, Jelenna ressentait de la curiosité. Comment cet homme et la jeune amazone qui lui faisait face avaient-ils pu se rencontrer ? Et surtout, comment pouvait-elle garder ce secret depuis visiblement un moment sans avoir été prise par l'une des Sentinelles ? C'était un mystère qui méritait qu'on se penche dessus ! Mais peut-être pas tout de suite, déjà que la vendeuse n'était pas très encline à lui donner les informations, ce n'était pas le moment de la questionner sur sa relation avec l'homme en question. Brefle, mieux valait attendre.

April prit un morceau de papier sur lequel elle nota rapidement les indications à suivre pour rencontrer le forgeron. Là encore, le cœur de l'enfant bondissait dans sa poitrine, comme s'il cherchait à s'en échapper. N'y prenant pas garde, Jelenna suivit du mieux qu'elle pouvait les instructions données par la demoiselle en face d'elle. Le sud-ouest de Muria ... Une heure trente ... mieux valait partir le lendemain, le temps de prévoir de quoi manger et de trouver une excuse pour une après-midi d'absence. Jelenna sembla reprendre connaissance, comme si ces dernières minutes, elle avait été totalement absente de la scène qui se jouait sous ses yeux.
Jelenna posa son regard dans celui de son interlocutrice avant de reprendre ses esprits. Ensuite, elle finit par prendre la parole :

" Merci ... merci beaucoup ! "

Jelenna ne savait quoi dire d'autre. En réalité, devait-elle remercier la jeune femme pour les informations alors qu'elle allait commettre par sa faute une imprudence ou au moins, une infraction au règlement de Muria. Remerciant la jeune fille pour tout ce qu'elle avait fait pour elle, la petite princesse sortit de la pièce en emportant le papier. En se dirigeant vers le palais de sa mère, elle se demandait déjà comment organiser sa fuite du lendemain ...

[ Je te laisse gérer ^^ ]