[FA] Peur panique (libre)[Terminé]

Le temps était idéal en cette matinée d’automne. Les arbres perdaient petit à petit leur doux feuillage pour se retrouver a nu et passé à l’hiver. Les oiseaux pépiaient doucement, inondant l’endroit d’une douce musique et au milieu de cela, une jeune fille courait dans les sens. Elle semblait totalement paniquant, cherchant quelque chose, jetant d’autre chose. La jeune fille en question se nommait Imeane et cela faisait déjà quelques jours qu’elle essayait de joindre son père sans succès. Elle était totalement paniquée et ne savait pas ce qu’elle devait faire. Elle essayait au minimum trois fois par heure et ce qu’elle entendait en écho n’arrangeait en rien sa panique. Il était arrivé quelque chose a Tamawa et les templiers avaient du fuir. Si tel était le cas, ou était son père ? Et que faisait-il ? Pourquoi ne répondait-il pas ?

Elle sortit en trombe de son appartement, elle faillit presque oublier son manteau. Une fois habillé, elle sortit dans les rues d’Erathia, essayant une énième fois de contacter son père, rien n’y faisait, elle n’arrivait à rien, est ce la panique qui la rendait ainsi ? Elle ne le savait pas, mais elle espérait que tout le monde allait bien là bas et surtout qu’ils avaient tous réussit à s’enfuir. Tous y compris son père. Elle courait toujours dans les rues d’Erathia lorsqu’elle se rendit compte qu’elle s’était perdue. Elle s’approcha d’un arbre et se laissa glisser le long de son tronc. Les larmes vinrent remplacer son expression perdue. Qu’allait-elle faire si elle perdait son père ? Que lui resterait-il à la fin ? Elle ne voulait penser à cela, elle avait trop peur de ne plus le voir.

**Ime**

Elle sursauté quelque peu lorsqu’elle entendit la voix dans sa tête. Cette voix, elle la connaissait par cœur, elle savait à qui elle appartenait. Des larmes de joies remplacèrent alors les larmes de tristesse et elle commença à s’exprimer.

**Ohh papa, j’ai entendue des rumeurs à Erathia comme quoi les templiers avaient du fuir Tamawa. Je me demandais si tu allais bien, bon sang ça fait des jours que j’essaye de te joindre.**

Elle essuya ses larmes et attendit la réponse de son père.

**Excuse moi ma chérie, je devais aider à l’évacuation des apprentis, nous nous dirigeons actuellement vers Silmarie. Pardon, je vais devoir te laisse, je te rappel ce soir d’accord. **

Elle hocha la tête et se rendit compte qu’il ne pouvait pas la voir.

**D’accord, fait bien attention. Je t’aime papa.**

**Je t’aime aussi ma chérie.**

La communication fut coupée et elle se retrouva toute seule. Elle aurait pu contacter Lunielle pour avoir de ses nouvelles, mais elle fallait d’abord qu’elle se calme. Elle posa alors sa tête contre le tronc de l’arbre et laissa son cœur calmer ses battements. Perdre son père, ce n’était pas envisageable. A part lui et Lunielle, elle n’avait personne. Elle laissa à son souffle le temps de se calmer, l’air était doux comme souvent a Erathia. Maintenant qu’elle était rassurée sur la situation de son père, il fallait juste qu’elle laisse le temps apaiser sa peur. Elle resta donc là, le temps que son corps se calme et arrête de trembler.

Invité

Erathia était une ville passablement ennuyeuse, pour ne pas dire mortellement chiante. En fait, elle était à l’image de toutes les villes que j’avais pu visiter, Muria restait la ville que je préférais, la plus animée, la plus conviviale à mon sens. Peut être parce que c’était le sanctuaire dans lequel je parvenais à garder mon calme et n’était pas prise d’une subite envie d’allumer un feu de joie. Aujourd’hui était un jour étrange, j’étais miraculeusement de bonne humeur et comme personne ne se souciait de moi tandis que je traversais les rues pavées de la cité, j’en profitais pour jeter un œil un peu partout, à la recherche d’un ouvrage particulier.

En réalité, je ne prêtais pas attention aux gens qui devaient médire nombre de choses dans mon dos, comme ma couleur de cheveux, pourtant le rouge feu était joli, à l’image de l’élément qu’il représentait. Les coutumes populaires étaient tout aussi ennuyeuses que stupides, que le peuple se voit bourrer le crâne d’idée stupides me sortait par les yeux. Se teindre les cheveux en rouge était mal vu, dans certains coins, avoir les yeux d’une couleur particulière était mal vu, dans d’autres, naître un jour de pleine lune était mauvais présage… Je me savais athée, je pouvais comprendre que les faibles pouvaient se conforter dans une religion et penser qu’une entité supérieure les protégeaient, mais jusqu’au jour ou je croiserais un Dieu physiquement parlant, je remettrai peut être mon jugement en question.

A l’heure actuelle, la seule matière que je pouvais qualifier de divinement appréciable était le feu, à la fois noble et destructeur. A vrai dire, j’aimais bien les éléments, capricieux mais indispensables, régissant la nature et tout l’écosystème. A l’image du peuple Azthien, ils ne s’occupaient que de ce qui les arrangeaient le plus. Au détour d’une rue, j’arrivais dans ce qui semblait être l’entrée un petit parc au sein de la ville, quelques arbres et un peu de pelouse, probablement un petit coin sympa en été. L’automne avait stigmatisé les arbres, les plus robustes étaient encore à peu près feuillus, les autres étaient comme morts. Je n’aimais pas vraiment cette saison, un peu frisquet à mon goût en plus de tuer certains paysages agréables, enfin, à peu près. Le plus beau souvenir qui était gravé dans ma mémoire était le paysage de la bâtisse familiale en feu, emportant dans son brasier mon lourd passé et ma famille maintenant reniée depuis longtemps.
Ma véritable famille, celle que j’avais toujours souhaitée était à Muria, elle m’y attendait et je savais qu’elle ne me trahirait pas, elle.

Plus loin, j’aperçois une jeune ville assise au pied d’un arbre, seule, un air perdu. Elle était Astorg, chose qui aurait freiné pas mal de cydiens, mais c’était un détail dont je me foutais éperdument. Elle se met à hocher la tête toute seule, chose qui me laissa perplexe, pour ne pas dire que je la soupçonnais d’avoir usé d’une magie que je connaissais bien peu, malgré le fait que j’en ai lu des tonnes à son sujet : l’Esprit. Ou peut être était-ce juste un frisson lié au temps et qu’elle avait des tocs particulièrement bizarres. Dans tous les cas, elle semblait perdue, dans ses pensées, dans la ville, dans ce monde. En réalité, elle ressemblait un peu à toutes ces nouvelles arrivantes de Muria, complètement déboussolées par leur environnement, meurtrie par des évènements particuliers. Néanmoins la jeune astorg juste là n’avait pas l’air particulièrement traumatisée.

Je m’approchais d’elle, j’avais envie de lui parler, pourquoi ? Je ne le savais pas encore, peut être que cela avait un lien avec cet impression de détresse qui émanait d’elle. Je devais tout de même être prudente, si ma première suspicion était la bonne, elle lirait en moi comme dans un livre ouvert.

« - Quelque chose ne va pas ? »

Tout naturellement, maintenant que j’étais plus proche d’elle, je voyais qu’elle tremblait un peu et du coup, j’étais, non pas inquiète mais plutôt intriguée par elle. D’ailleurs, je me demandais si, comme les autres, elle me jugerait à ma façon d’être ou si elle attendrait de me connaitre un peu avant de me considérer. Il était temps de savoir si toutes les conneries racontées sur les Astorgs à Cydonia pouvaient prendre une once de crédibilité à mes yeux, par la même occasion.
Comment allait-elle réagir en se retrouvant face à une cydienne ? M’insulter ? M’attaquer ? M’ignorer ? S’en aller ? J’avais hâte de voir ce qui allait arriver.

« - Quelque chose ne va pas ? »

Ime releva la tête et regarda la jeune femme devant elle. Il s’agissait d’une très belle femme avec des cheveux rouge, étrange mais on la qualifiait aussi d’étrange après tout. Elle la détailla un instant et se rendit compte qu’elle était Cydienne. Il était étrange qu’un Cydien vienne aborder un Astorg surtout avec toutes les histoires que l’on racontait, cependant la jeune femme ne comprenait pas pourquoi on en faisant tout un plat. Certes il ne fallait pas jeter le passé aux oubliettes, mais de là à toujours se formaliser. Il y avait des gens très bien qui ne méritait pas qu’on les mette dans le même panier que d’autre qui se trouvait être pourris. Elle sourit alors à la jeune femme.

« Ça va mieux maintenant merci de vous inquiéter. »

Une voix douce, un caractère doux. Elle ne cherchait aucunement la violence et ses paroles aussi étrange puisse t’elle être ne crachait aucun venin. Elle se rendit compte qu’elle devait avoir l’air idiote, à trembler ainsi, cependant elle ne pouvait pas empêcher son corps de réagir de la sorte, pour ne pas paraitre folle aux yeux de la jeune femme, elle décida de lui expliquer.

« Je n’arrivais pas à joindre mon père et j’ai eu une trouble bleue qu’il lui soit arrivé quelque chose. C’est ma seule famille, je ne veux pas le perdre. Paniqué, je me suis mise à courir et je me suis perdu. J’ai commencé alors à avoir peur et voilà que vous me trouvez toute tremblante. Je m’excuse. »

La sincérité était ce qu’elle avait de mieux. Elle ne pouvait rien faire contre cela, elle disait toujours ce qui lui passait par la tête, si bien qu’elle s’était fait bien plus d’ennemis que d’amis. Pourtant elle ne s’en formalisait pas, elle n’avait pas envie de commencer dans le mensonge, cela ne pouvait apporter que du malheur enfin selon elle. De toute façon avec sa manière de répondre évasivement et par énigme, elle ne pouvait pas mentir. Elle décida aussi de se présenté à la jeune femme.

« Je me nomme Imeane et vous ? »

Elle n’avait pas réellement d’ami et des connaissances très peu, peut être pouvait-elle se faire une amie ou tout du moins une connaissance qui savait. De toute façon, elle allait jeter ses préjugés et montré que les Astorgs et les Cydiens, du moins ceux évolué, savaient se tenir et parler sans se taper dessus, s’injurier ou se cracher dessus.

Invité

Elle semble un peu gênée, surprise mais surtout gênée, probablement avait elle conscience que trembler ainsi pouvait paraître un peu étrange. Pourtant j’avais un peu froid, mais Storghein était prise dans la glace, les Astorgs devaient plutôt bien supporter le froid, après tout ce temps. Elle m’expliquait avoir eu peur pour son père, d’un sens j’étais un peu jalouse, de l’autre je pensais que c’était passablement inutile. Cela faisait longtemps que je ne faisais pas confiance aux hommes, et mon père était probablement la personne que je haïssais le plus au monde. Mais bon, je ne pouvais la juger pour ça, son père devait être un type bien si elle le tenait en si haute estime… Où elle n’avait peut être pas encore réalisé, qui sait ?
Je ne le connaissais pas et j’avouais ne pas avoir la franche envie de le faire, mon attention était fixée sur la jeune fille, qui semblait elle aussi mettre à part les préjugés sur les Cydiens tandis qu’elle me parlait. D’un côté, ça me faisait plaisir de voir que Cydonia avait beaucoup de préjugés débiles. Un détail titillait ma curiosité, elle parlait de le joindre, oui, mais comment ? En dehors de l’Esprit, il n’y avait aucun moyen de là ou elle était. Mais sur le coup je ne dis rien, je préfère m’attacher à ses bonnes manières et son air gentil, elle était plutôt sympathique cette jeune. Sa façon de s’exprimer et sa douceur me rappelait Niredia, ce qui suffisait à me faire conserver un calme olympien, une présence apaisante et joviale que n’importe qui aimerait conserver.

« - Alleïa, enchantée. »

Simple et clair, en plus d’être sincère, je devais l’avouer, je l’aimais bien cette jeune fille, sincère et spontanée, elle avait beau être -techniquement parlant- une ennemie raciale depuis toujours, je l’aimais bien quand même, elle serait probablement des personnes à qui je ne ferais aucun mal sans raison. Finalement je m’accroupissais à sa hauteur, constatant qu’elle tremblait moins mais toujours un peu, elle avait vraiment du avoir la chair de poule pour son père.

« - Avoir peur est compréhensible, mais si vous vous faites mutuellement confiance, il n’y a pas à s’en faire. Je pense que vous faites allusion à l’Esprit, lorsque vous me parlez de le « le joindre », je me trompe ? »

Il lui serait difficile de nier si c’était bien le cas, je l’avais nettement vue hocher la tête sans aucune raison apparente. Elle tombait à pic, je cherchais à la base deux bouquins traitant des pouvoirs un peu « hors du commun » et l’Esprit était l’un d’entre eux, un mystère sur son apparition, comment et par quel miracle les gens le développaient. Peut être qu’à défaut de trouver l’ouvrage, elle pourrait me renseigner. Ce que je ne précisais pas, c’est que dans ce même tome figurait un passage sur d’autres magies bien différentes, la maho y était vaguement décrite également, d’après ce que je savais. Je devais le trouver pour savoir, les origines de cette magie que tout le monde considérait comme interdite. Je voulais savoir jusqu’au nom du premier mahoïste, comprendre ce qui effrayait à ce point dans cette magie, si ce n’est le tribut à payer pour s’en servir, chose que j’avais moi-même expérimenté encore la semaine passée en essayant. J’avais d’ailleurs l’avantage d’avoir une robe à manches très longues, couvrant ainsi mes plaies. Dans le pire des cas, j’avais toujours pris la peine de verser mon sang avec la paume de ma main, il était toujours possible de prétexter m’être blessée à la tâche.
J’en revenais à la jeune Astorg, elle s’était perdue, devais-je comprendre qu’elle n’était pas d’Erathia ? Je connaissais bien peu la ville mais j’étais déjà venue ici, peut être pourrais-je l’aider.

« - Je connais un peu la ville, peut être pourrais-je vous aider à retrouver votre route. J’allais en direction des boutiques non loin, il sera peut être plus simple de vous repérer de la place marchande. »

Il y avait peu de chance qu’elle accepte, au final on ne se connaissait pas et tout semblait nous opposer, Astorg et Cydien, son père qui était vivant, le fait que j’étais une habitante de Muria… Mais finalement, si elle avait besoin d’aide, pourquoi refuserait-elle, puisqu’elle ne portait visiblement aucune attention particulière aux clichés raciaux.

Lorsque la jeune femme se présenta, Ime sourit de plus belle. Ainsi elle n’allait pas l’insulter ou autres. Lorsqu’elle croisait des cydiens, elle avait peur qu’il se mette à lui jeter des choses, parfois rien que leur regard lui transperçait la peau au point qu’elle préfèrerait rester dans son magasin. D’un autre côté, elle ne sortait que rarement, toujours plongée dans ses livres. Alleïa, c’était un joli prénom et qui lui allait à ravir d’ailleurs. La jeune bibliothécaire s’attarda sur les cheveux de la jeune femme. La couleur était exquise et lui allait parfaitement, elle aimait beaucoup son physique, elle se demandait même si elle n’était pas copine avec Kaenie, après tout elle aussi s’était teint les cheveux en rouge. Peu importait, chacun avait sa propre façon d’être et pour se démarquer c’était plutôt sympathique, elle ne pu s’empêcher de le faire remarquer à sa propriétaire.

« J’adore vos cheveux. Je trouve que cela vous va à ravir et rehausse votre silhouette. C’était un excellent choix. »

Lorsque la cydienne parla de la peur, elle comprit ce qu’elle disait, pourtant elle ne pouvait pas s’en empêcher. Elle ne savait pas réellement ce qu’elle ferait si jamais son père disparaissait, et pour être honnête, elle ne voulait pas y penser. Lorsqu’Alleïa parla ensuite de l’esprit, elle décida de lui toucher quelques mots à ce sujet.

« Je fais confiance à mon père, là n’est pas le soucis. C’est juste que s’est la seule famille qu’il me reste et il m’a tout donné. Vous voyez ce manteau, c’est lui qui me l’a offert et lorsque j’ai décidé d’ouvrir mon magasin, c’est lui qui a payé ma boutique et m’a dit qu’ainsi on était associé. C’est la chose la plus précieuse de la vie m’a donné et je n’ai pas envie de la perdre. »

Elle s’arrêta quelque seconde et son regard dériva dans ceux de la jeune femme accroupit en face d’elle.

« Pour ce qui est de la joindre, oui il s’agit de l’esprit, ça nous permet d’être connecté rapidement ainsi on sait toujours quand l’autre est en danger ou non. »

Elle s’arrêta une nouvelle fois, braquant son regard vers la rue non loin de là.

« Vous savez, les gens trouve idiot ma façon de raisonner et de pensé. Il ne s’approche pas de moi parce que je suis étrange à leurs yeux. Oh j’avoue que parfois je dis des trucs bizarre, mais je ne pense pas qu’aimer la personne qui vous à tout donner sans rien demander en retour qu’un peu d’amour soit quelque chose d’étrange si ? Enfin désolé, ce genre de sujet est souvent sensible et puis on vient de se rencontrer, je ne devrais pas poser ce genre de question. »

Elle s’arrêta complètement, perdant son regard dans le vide. Elle ne savait pas comment allait réagir la jeune femme en face d’elle. Ce qu’elle avait dit était moins étrange que ce qu’elle pouvait dire parfois, pourtant il n’en était pas moins étrange de se trouver devant une jeune fille que de but en blanc demandait des réponses à des réflexions plus profondes qu’on ne pourrait le penser. De plus, le sujet de la famille était bien souvent un sujet très sensible. Elle avait pu le remarqué avec Kaenie. Et même si Lunielle avait une famille qu’elle aimait par-dessus tout, elle cherchait à retrouver un passé et donc une probable famille. Oui, elle ne devrait pas parle ainsi de but en blanc. Elle se mordit doucement la lèvre de sa bêtise. Elle pensait alors que la jeune femme en face d’elle allait s’en aller en lui filant un coup de pied ou autre chose, pourtant elle la regarda et lui proposa son aide pour retourner d’où elle venait. Ime lui sourit doucement. C’était ce qu’elle avait de mieux et elle décida donc de lui répondre.

« Je vous remercie, si cela ne vous ennuie pas, je suis d’accord. Je ne sui ici que depuis quelque semaines. Je ne suis pas encore très doué pour me repéré et de toute façon d’habitude je ne suis pas plus doué. Et si vous alliez en direction des boutiques, cela m’arrange. Une fois sur le chemin, je pourrais assurément retrouver le chemin qui mène à ma bibliothèque. »

Elle s’arrêta avant de commencer à parler de livre, cela n’intéressait peut être pas la jeune femme. Après tout beaucoup de personne ne s’intéressait pas aux livres alors qu’en faite ils recelaient de tellement de mystère que parfois il était difficile de les lâcher. L’astorg se leva donc et alors que son « amie » était encore accroupit, elle lui tendit la main, toujours souriante.

« On y va ? Je pourrais vous remercier de votre aide une fois à la maison avec une boisson ou autres chose si cela vous dit. »

Elle attendit patiemment qu’Alleïa se décide.

Invité

« J’adore vos cheveux. Je trouve que cela vous va à ravir et rehausse votre silhouette. C’était un excellent choix. »

J’étais plutôt surprise, en général les gens n’aimaient pas ça, au contraire, il m’arrivait même d’avoir des remontrances -pour les plus fous d’entre eux- à cause de cela. Imeane était plutôt hors du commun comme Astorg, peu soucieuse des tensions entre Cydonia et Storghein, n’accrochant pas de préjugés particuliers contrairement au reste du monde. Au final je commençais à bien l’aimer, même si la flatterie n’avait pas le moindre effet sur moi, enfin pas dans ce domaine là. Une chose était sure, elle devait vraiment aimer son père pour affirmer ainsi qu’elle ne supporterait pas de le perdre. Chose que, pour ma part, je ne pouvais comprendre. En même temps, on ne peut plus vraiment parler de famille lorsque je me remémore Cydonia, au contraire, j’avais la sensation que cette ville avait toujours été une cage dont j’avais finalement réussi à m’échapper. Imeane ne cachait pas non plus qu’elle possédait l’Esprit, chose qui intérieurement me mit sur mes gardes, i elle pouvait lire mes sentiments, je devais faire attention, très attention.

« - Vous savez, les gens trouvent idiot ma façon de raisonner et de penser. Ils ne s’approchent pas de moi parce que je suis étrange à leurs yeux. Oh j’avoue que parfois je dis des trucs bizarres, mais je ne pense pas qu’aimer la personne qui vous à tout donner sans rien demander en retour qu’un peu d’amour soit quelque chose d’étrange si ? Enfin désolée, ce genre de sujet est souvent sensible et puis on vient de se rencontrer, je ne devrais pas poser ce genre de question.
- Les gens sont idiots, idiots de penser qu’ils représentent la normalité, nous sommes tous spéciaux d’une manière différente et ce sont les pauvres d’esprit qui qualifient cela de « bizarre ». A l’instant même, qui penserait que le simple fait qu’une Astorg et une Cydienne se tiennent à quarante centimètres l’une de l’autre ? Au vu du passé de nos races respectives, n’importe qui trouverait sans doute cela bizarre, et pourtant, sommes nous bizarres à converser ainsi toutes les deux ? »

La philosophie me prenait parfois, généralement lorsque j’étais de bonne humeur, j’avais souvent des réflexions un peu tarabiscotées sur l’existence même, les conflits, les gouvernements, les guerres…
Par la même occasion, j’avais subtilement esquivé le sujet de la famille, sujet que je n’appréciais guère, pour ne pas dire que je le détestais particulièrement. J’avais eu le malheur de tomber sur plusieurs arbres généalogiques il y a quelques années, des arbres qui recoupaient celui de ma famille, moi qui pensait les avoir tous supprimés ce jour, il restait pourtant de la vermine que je devais exterminer. Malheureusement je n’avais aucune trace précise, aucun indice pouvant me faire retrouver ces personnes, et cela m’enrageait particulièrement.

Mais je revenais bien vite à Imeane qui, à ma plus grande surprise, acceptait que je lui vienne en aide.

« - Je vous remercie, si cela ne vous ennuie pas, je suis d’accord. Je ne suis ici que depuis quelques semaines. Je ne suis pas encore très douée pour me repérer et de toutes façons d’habitude je ne suis pas plus douée. Et si vous alliez en direction des boutiques, cela m’arrange. Une fois sur le chemin, je pourrais assurément retrouver le chemin qui mène à ma bibliothèque.
- Une bibliothèque ? »

Quel chance, je venais de tomber sur une jeune fille agréable et qui, en plus de ça, serait peut être en mesure de me dépanner. Je devais avoir forcé le destin en étant de bonne humeur -pour une fois-. Tout naturellement elle s’était relevée et me tendit naturellement la main, chose à laquelle je ne m’attendais pas, mais qui était appréciable et que j’acceptais avec joie.

« On y va ? Je pourrais vous remercier de votre aide une fois à la maison avec une boisson ou autres chose si cela vous dit. »

Avec un sourire je saisis sa main et me relève également, sans le moindre mot, avant de lui indiquer de quel côté aller pour arriver sur la place marchande. Quelques minutes et deux rues plus loin, Imeane semblait reconnaitre les lieux, elle me faisait signe de la suivre. Sur le chemin qui nous séparait à présent de son magasin, je prenais alors la parole.

« - Il se trouve que je suis à la recherche d’un ouvrage pour mes recherches, cela fait déjà plusieurs jours que je voyage en direction d’Erathia dans l’espoir de le trouver. Un classique de la littérature sur les magies du monde. Il s’intitule « Capacités innées et acquises », rédigé en elfique si ma mémoire est bonne. »

Arrivées à la boutique en question, je suivais les indications d’Imeane, peut être que la jeune femme possédait le livre en question, j’avais été assez précise, la jeune bibliothécaire trouverait sans problèmes l’ouvrage dans son magasin si elle le possédait, et si c’était le cas, elle m’enlèverait une grosse épine du pied.

- Les gens sont idiots, idiots de penser qu’ils représentent la normalité, nous sommes tous spéciaux d’une manière différente et ce sont les pauvres d’esprit qui qualifient cela de « bizarre ». A l’instant même, qui penserait que le simple fait qu’une Astorg et une Cydienne se tiennent à quarante centimètres l’une de l’autre ? Au vu du passé de nos races respectives, n’importe qui trouverait sans doute cela bizarre, et pourtant, sommes nous bizarres à converser ainsi toutes les deux ? »

Cette phrase, elle la ressentit comme une bénédiction. Enfin, il y avait quelqu’un qui ne cherchait pas constamment à la rabaisser ou alors à lui taper dessus pour les discordes qui pouvaient exister entre leur peuple. Elle était contente, contente d’avoir eu peur, contente de s’être perdu et contente de l’avoir rencontré. Elle avait l’impression que ça allait bien mieux. Son corps ne tremblait plus du tout et elle était même impatience de montrer sa bibliothèque à sa nouvelle amie. D’ailleurs, celle-ci semblait intéressée par le faite qu’elle en tenait une. A croire qu’elle s’était aussi trompée sur les livres. Elle était aux anges, trouver quelqu’un qui ne se baisait pas sur ses préjugés et qui cherchait des livres, c’était une aubaine pour elle.

La main qu’elle tendait, elle se demandait si elle allait la prendre et lorsqu’elle la prit, Ime se dit qu’une nouvelle étape entre les cydiens et les astorgs était passée. La suite fut on ne peut plus simple finalement. Alleïa lui montra le chemin qui allait les mener sur la place marchande. Une fois sur celle-ci, la jeune fille fut soulagé, enfin elle arrivait à se repéré. Elle entraina alors sa compagne jusqu'à une série de boutique. Un fleuriste, chez qui s’arrêta Ime pour prendre des fleurs bleu qu’elle avait repéré il y avait de cela quelque jours, une forge, une boutique de vêtement et au milieu de toute ces boutiques, elles s’arrêtèrent devant celle avec une insigne en forme de parchemin déroulé et sur lequel était écrit « La reliure argentée ». Avant d’ouvrir la porte, elle entendit la requête de sa comparse et réfléchit un instant. Elle se souvenait de ce livre, le tout était de savoir si elle en avait encore. Elle se remémora la couverture et elle sourit, en se tournant vers la jeune femme.

« Oui, j’en ai encore un exemplaire. D’ailleurs, si je ne me trompe pas j’en ai un autre qui parle aussi des différents types de magie, un peu plus volumineux certes, mais nettement plus instructif. Venez ! »

Elle entra alors une grosse clé en bronze dans la serrure et ouvrit la porte. Une odeur de papier arriva dans les narines d’Ime et lorsqu’elles entèrent, la bibliothèque s’étala dans toute sa splendeur. Des étagères hautes de plus de quatre mètres se dressaient devant elle, toute recouverte de livre. Il y avait des escaliers pour monter aux différents étages. On pouvait aussi apercevoir des tables et des chaises qui permettaient aux gens qui ne cherchaient que quelques informations de se poser. Et bien sur le coin de la bibliothécaire, non loin de la porte. La jeune astorg laissa trente seconde la cydienne et revint les bras chargé de boisson et gâteaux qu’elle posa sur la table la plus proche. Elle se tourna alors vers elle et sans se départir de son sourire, elle l’invita à prendre ce dont elle avait envie.

« Sers-toi, le temps que j’aille récupérer le livre dont tu m’as parlé. Je te ramène l’autre aussi. »

Ime partit alors dans les rayons. Elle monta une échelle, prit un livre et redescendit pour remonter sur une autre échelle et prendre un autre livre. Elle connaissait les rayons par cœur et avait une mémoire à toute épreuve. C’était sympathique parfois et d’autre fois c’était moins appréciable, lorsque les gens se moquait d’elle parce qu’elle ressemblait à un index de livre selon eux. Elle s’en fichait éperdument, elle trouvait que ce don qui lui était fait était réellement pratique. Elle revint alors tranquillement vers la jeune femme, son regard tourné vers la couverture du livre qu’elle lui avait demandé. Capacités innées et acquises, ce livre elle l’avait lu de nombreuse fois pour comprendre parfaitement son don, cependant elle n’avait jamais regardé sa couverture. Le bleu attira son attention comme jamais et elle se retrouva comme dans un état second, une réflexion lui vint à l’esprit, plutôt une énigme comme aimait dire son père, elle ne put s’empêcher de le dire à voix haute.

« Le sang appel le sang. Le sang est la force, la force est la clé. Trouve la clé et tu auras ta réponse. »

Elle secoua la tête, sortant de son état de pseudo transe et tendis les livres à la jeune femme comme si de rien n’était. Elle savait très bien que ce n’était pas passé inaperçus, cependant elle ne pouvait pas s’excuser pour quelque chose qu’elle ne contrôlait pas réellement.

« Le livre que vous avez demandé. Je vous ai aussi amené ce que je nomme le pavé. Il s’agit d’un genre d’encyclopédie intitulé « La mystique du pouvoir ». Il traite enfaite de tous les pouvoirs qui existe en Azthia, j’espère que cela vous sera utile. »

Elle attendit ensuite la réaction de la jeune femme, ne sachant pas ce qu’elle allait dire à propos de ses paroles précédentes.

Invité

Par chance, Imeane possédait un exemplaire de l’ouvrage, sa boutique « La reliure argentée » ne me parlait pas, je ne venais vraiment pas assez souvent a Erathia. Elle connaissait vraiment son métier, puisqu’elle me parlait de manière spontanée d’un deuxième ouvrage, qu’elle me disait plus instructif que l’autre, plus volumineux, je comprenais alors qu’il était probablement plus intéressant. Cependant j’étais persuadée de trouver ce que je cherchais dans le premier, dans tous les cas il me le fallait. Néanmoins l’initiative de la jeune Astorg me faisait plaisir à voir, c’était indéniable. A peine entrée dans la boutique, elle s’en allait pour rapporter une kyrielle de gâteaux et des boissons diverses, m’invitant à me servir cependant j’étais déjà captivée par les bouquins au loin, les voyant comme une véritable source de connaissance qui n’attendais qu’a être assimilée. Au bout de quelques secondes je finis par m’assoir et d’attendre qu’elle revienne avec les ouvrages dont elle me parlait. L’intention était là mais je n’avais pas franchement faim pour le moment. Au loin j’apercevais la bibliothécaire monter à une échelle, tirer un premier livre et faire de même pour un autre, deux fois plus volumineux, au moins. Elle connaissait ses rayons par cœur, ‘était d’autant plus appréciable de vor quelqu’un de compétent, d’un point de vue de client, c’était signe qu’on était au bon endroit. Arrivée non loin de moi avec les ouvrages, elle posa les yeux sur la couverture bleue et semblait comme inspirée par quelque chose, un souvenir, une bribe de texte peut être ?

« Le sang appel le sang. Le sang est la force, la force est la clé. Trouve la clé et tu auras ta réponse. »

Elle me laissa sans voix, pour une raison toute bête, c’est que j’avais déjà vu ou lu cette phrase quelque part, ou u moins, quelque chose qui y ressemblait. Sur le coup je ne disais rien, me demandant tout de même si Imeane avait souvent ce genre d’absence énigmatique.

« Le livre que vous avez demandé. Je vous ai aussi amené ce que je nomme le pavé. Il s’agit d’un genre d’encyclopédie intitulé « La mystique du pouvoir ». Il traite enfaite de tous les pouvoirs qui existe en Azthia, j’espère que cela vous sera utile. »

Je saisis le premier livre, celui qui m’intéressait en premier lieu. Sa couverture m’était familière également, j’effleurais de mes doigts la reliure et la couverture, avec un sourire franc. Je jetais ensuite un œil à l’espèce de dictionnaire monstrueux qu’elle tenait, il était finalement, trois fois plus gros, à vue d’œil.

« - Effectivement, il est ’’légèrement’’ plus gros que celui-ci… »

Et peut être avait il des informations supplémentaires. Je devrais y jeter un œil en temps voulu. Imeane s’asseyait en face de moi, elle semblait contente de connaitre quelqu’un qui aimait les livres au moins autant qu’elle. J’avais beau ne pas être experte en analyse psychologique, je voyais quand même que ses paroles précédentes l’avaient un peu troublées, ou plutôt, qu’elle s’imaginait que je pensais qu’elle devait être bizarre, ou quelque chose du genre. En feuilletant la table des matières rapidement, mon regard s’arrêtait une fraction de seconde sur la partie « Magies interdites » et plus précisément sur « La magie du sang ». Je finis par prendre la parole.

« - Ce que tu as dis plus tôt, « Le sang appelle le sang, le sang est la force, la force est la clé », il me semble avoir déjà entendu quelque chose de similaire. C’est l’un des préceptes décrivant les mages de sang, je suis à peu près certaine que si tu as lu ce livre, l’explication vient de là. »

Je m’étais permise de la tutoyer, après tout avec ce qu’elle venait de dire, n’importe quel Elémentaire ou même citoyen basique de la ville aurait accouru dehors en hurlant à la sorcellerie, pris de panique par de telles paroles qu’étaient celles en lien avec la Maho. Et pour cause, j’ouvrais le livre dans la section incriminée et passais mon doigt le long des lignes traitant de la pire magie jamais utilisée en Azthia. Au bot de quelques minutes, je tapotais du doigt avant de lire à haute voix.

« - Parmi les trois grandes valeurs de la Maho, le sang, la force et la vérité, les valeurs prêchées par les Mahoïstes sont les suivantes : « Le sang appelle le sang, le sang est la force, la force est la clé. Trouver cette clé et tu trouveras ces réponses, la vérité est à ta portée. »
Il est certain que les mahoïstes devaient être sacrément fanatiques pour faire des rapprochements aussi simplistes… »

Je soupire, cachant intérieurement un léger sentiment de joie mais laissant paraître un certain scepticisme pour ce que je venais de lire, comme si cela m’indifférait au plus haut point. J’avais sciemment critiqué les préceptes de la maho afin de voir la réaction d’Imeane, des fois qu’elle fut elle même pratiquante de la maho. Un sentiment légitime vu ce qu’elle avait dit un peu plus tôt, même si elle se souvenait de ce passage en particulier, c’était tout de même assez surprenant. Et si elle l’était, elle le prendrait à coup sur mal, dans ce cas la situation dégénérerait rapidement, chose que je ne voulais pas encore. Je reposais l’ouvrage fermé devant moi, souriant en regardant Imeane avant d’ajouter :

« - Il est quand même appréciable de pouvoir lire un ouvrage objectif sur la magie du sang, elle à beau être infâme à souhait, elle fait tout de même partie de notre monde et l’ignorer ou se voiler la face ne servirait à rien. « On ne peut lutter contre ce que nous ignorons », c’est une chose que j’ai lu dans des chroniques lorsque j’étais à l’école élémentaire, ce qui est paradoxal c’est que nous n’apprenons rien sur les dangers que représente la Maho. Néanmoins je dois reconnaître qu’elle constitue un sujet d’étude intéressant, je me demande quel genre de traumatisme les mahoïstes ont pu subir pour se tourner vers une voie aussi sombre… »

Je mentais bien, depuis toujours, toute ma vie s’était basée sur le mensonge et la manipulation et quand bien même Imeane possédait la faculté de l’Esprit, la seule chose que je ressentais à l’instant était un sentiment intrigué, je me demandais sérieusement ce que les premiers mahoïstes avaient pu ressentir en découvrant cette magie pour la première fois de leur existence. Je prenais alors le très très trèèèèès gros bouquin, son en tête était en Elfique également, après tout elle faisait partie des langues les plus parlées et était préférable au Cydien, les Astorgs n’étant alors pas -toujours- laissés de côté. L’ouvrant aléatoirement, je tombais sur la partie traitant des magies élémentaires, deux paragraphes retenaient mon attention : Le Feu et le Vent. Je n’avais plus grand-chose à apprendre sur le feu, mais le vent était, je trouvais du moins, un élément aisément combinable avec le feu. Sa manipulation était cependant différente, la manière de le maitriser différait en quelques points, aussi je devinais que l’apprendre par moi-même serait difficile.

« - Le feu et le vent sont comme l’eau et la glace, utilisés avec parcimonie ils deviendront un tout particulièrement puissant, utilisés sans retenue ils interféreront l’un avec l’autre sans le moindre résultat probant. Pourtant quand je lis la description de la manipulation du vent, je me dis que le feu n’a absolument aucun point commun avec, sur sa pratique et sa maîtrise, ils sont presque diamétralement opposés d’ailleurs. »

Je m’étais perdue dans la lecture, oubliant presque Imeane qui pourtant, écoutait d’une oreille attentive. Elle avait probablement son avis sur la question, i elle manipulait elle-même un élément. Je la regardais un moment, elle semblait vouloir dire quelque chose à son tour, je comprenais qu’elle avait aussi lu ce fameux pavé.

Imeane regarda la jeune femme lorsque celle-ci reparla de sa phrase précédente. Le seul souci c’était que… Comment expliquer une chose qu’on ne contrôlait pas. Comment dire à quelqu’un qu’en réalité il n’y avait rien de commun entre ses phrases et ses connaissances. Elle ne put néanmoins rien dire dans le moment, laissant la jeune femme parler et regarder les livres qu’elle avait amené. La jeune astorg se perdit dans ses pensées. Elle s’était toujours demandé comment elle faisait pour sortir des phrases de la sorte. Ce n’était pas courant, elle parlant bien plus souvent normalement en réalité, mais suivant les sujets, elle balançait cela. Beaucoup avait prit peur lorsqu’elle faisait ça et d’autre c’était moqué d’elle. Seul son père pour le moment ne l’avait pas jugé, il savait surement pourquoi elle agissait de la sorte, mais il ne lui dirait rien pour le moment, il la trouvait encore trop jeune. Lorsque la jeune femme en face d’elle eu finit de parler, Ime sortit de ses pensées et commença alors à parler.

« Cette phrase… je ne sais pas. Je n’ai pas lu du tout ces livres là, je me suis seulement contenter d’un livre traitant exclusivement de l’esprit et un autre des éléments. Même l’énorme livre je n’ai parcouru que l’index. Je ne peux pas tous les lires, même si j’essaye, mais je ne suis pas encore arrivé à cette section. »

Alors pourquoi avait-elle parlé ce ça. Comment avait-elle pu sortir une phrase qu’elle n’avait jamais lue et qu’elle ne connaissait pas. Personne ne parlait de la magie de sang, c’était interdit, elle le savait, mais érudite comme elle l’était, elle s’intéressait à tout. Elle décida donc de répondre à ce que la jeune femme disait.

« Je pense que la magie du sang comme tout autre type de magie doit être prise en compte. Il est vrai que c’est une magie interdite et qu’on ne sait pas grand-chose d’elle. Moi-même je ne connais pas cette magie, je ne sais pas ce qu’elle fait, ni ce qu’elle peut apporter, ni même ce qu’elle coûte. Cependant si elle peut être utilisé c’est parce qu’elle apporte quelque chose au monde, sinon cela ne serait pas permit. »

Elle s’arrêta trente seconde, son regard se posa sur une étagère de livre.

« La magie sous toute ses formes est primordial. Le sang tout autant. Il est la vie, il est la mort. L’équilibre doit être préservé, le briser reviendrait à sombrer. »

Elle secoua la tête et se retourna vers la jeune femme. Encore. C’était étrange, elle avait l’impression de faire passer un message et elle détestait cela. Elle ne voulait pas être un messager, elle voulait seulement être elle-même. Alors pourquoi, pourquoi sortait-elle ce genre de chose. Comment arrivait-elle à dire ce qu’elle ne connaissait pas. Elle se contenta d’arrêter de réfléchir, elle était ainsi et rien ne pourrait l’arrêté maintenant, à part la mort.

« En réalité, chaque élément à son complément. Même si leur maitrise et leur pratique sont différentes, il est possible de les utiliser ensemble. C’est magique comme dirait mon père. Je dois avouer que je ne comprends pas encore tout de la mystique des éléments, beaucoup de chose reste flou comme justement la capacité à contrôlé déjà un seul élément. Comment l’homme parvient à canaliser une force, a la dompter de manière à l’utiliser pour son propre bien. Il s’agit tout de même de chose naturelle, c’est étrange de se dire que par des mains ou d’un corps on soit capable de retranscrire cette force. »

Elle s’arrêter un instant et se leva rapidement. Elle se dirigea vers l’étagère la plus proche et sortit un livre peu épais réellement. Il avait la taille du premier que lui avait demandé Alleïa. Elle redescendit rapidement et l’ouvra.

« Voici l’ouvrage de Gen Iochi. Il s’agissait d’un élémentaire qui maitrisait deux magie complémentaire, le feu et le vent. Il a parcourut Azthia pour comprendre ces magies, leur imbrications, leur implications dans l’univers et la façon de les utiliser au mieux. Certes cela ne permet pas d’apprendre une magie par soit même, cependant il existe tellement de mysticisme autour des éléments que j’ai lu ce livre pour en apprendre plus. On peut ainsi voir comment les éléments sont relié les un et autres et il propose nombre d’explications pour des questions pas toujours existentiel mais qu’un manipulateur d’élément peut se poser. »

Elle s’arrêta un instant et sourit à la jeune femme en face d’elle.

« Je maitrise le vent et je peux t’assurer que ce livre m’a aidé à comprendre les interactions avec les autres éléments. J’ai beaucoup appris grâce à lui. »

Elle le tendit à Alleïa, se demandant si elle n’avait pas encore trop parler.

Invité

« - Je suis d’accord pour dire que toutes les magies sont primordiales, il n’en est pas moins que la maho est une magie dangereuse. D’après nombre de mes lectures le coût à payer pour l’utiliser est simplement horrible, tant pour le corps que pour l’esprit. Puisque tu me sembles aimer apprendre, laisse moi te faire part du peu que j’ai pu apprendre et voir de cette magie. »

Je saisis le gros ouvrage, l’ouvrant jusqu’au chapitre qui explique la magie du sang, cet ouvrage est bien moins neutre que le précédent, il est clair qu’elle y est traitée comme une magie infâme, les formulations sont nettes mais exactes.

« - La magie du sang, communément appelée Maho, est un art sombre et corrupteur qui nécessite de son utilisateur un sacrifice physique sous la forme de son propre sang. En cette forme, les mahoïstes sont facilement reconnaissables par les multiples cicatrices qui résultent des mutilations qu’ils s’infligent pour utiliser cette magie. Parmi les effets les plus communs, elle permet de tuer quelqu’un en quelques secondes ou de corrompre l’environnement situé dans une zone prédéfinie. »

J’arrête ma lecture, jetant un regard a Imeane, rien de nouveau pour moi, mais elle qui n’avait pas lu ce passage, pouvait voir les choses de manière différente. Je ne jugeais pas utile d’en lire plus, si ce n’est une ultime phrase.

« - La magie du sang possède deux grands points faibles, elle demande beaucoup de son utilisateur et les Ritualistes peuvent aisément en venir à bout. »

Je pose le livre ouvert en face de moi, replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille avant d’ajouter encore quelque chose.

« - M’informer sur ce genre de chose fait partie de mon métier, aussi horribles puissent être les informations que je glane. Une chose semble évidente, les magies élémentaires sont primordiales, la magie du sang ne l’est pas, bien que le sang soit une composante importante qui nous permet de vivre, le sacrifier dans ce but n’est absolument pas quelque chose de naturel. Le sang est ce qui nous fait vivre, le laisser couler peut nous ter, par conséquent je pense que l’équilibre se fait naturellement, tout le monde vit avant de mourir, c’est le cycle de la vie. Enfin, je préférerai ne pas m’étaler sur ce sujet, il n’y a rien de réjouissant à parler ainsi d’un tel « art », comme ils se plaisent à l’appeler. »

Intérieurement je m’en foutais un peu, je pratiquais moi-même cette magie et les conneries sorties de ces livres qui visaient à provoquer la révulsion des citoyens envers la maho m’insupportais un peu. Néanmoins, Imeane avait eu la courtoisie de m’aider, je n’avais aucune raison de lui déblatérer ma théorie sur le bien et le mal. Nous en revenions sur les magies élémentaires, Imeane semblait convaincues qu’il y avait des particularités communes aux éléments, c’était vrai mais dans le cas du feu et du vent, ils étaient tout de même très différents. Le feu était noble et destructeur, il se frayait un chemin par la violence et en dévorant tout ce qui se trouvait à sa portée. Le vent était majestueux, libre et avait la capacité de bouger comme il le souhaitait, il représentait la liberté, d’un sens. Un autre livre, de taille identique au premier que j’avais demandé était arrivé sur la table. Gen Iochi, c’était qui celui là ? Probablement un Astorg, dans le cas inverse j’aurai forcément entendu parler de lui à l’école élémentaire. A la vue de la couverture e de la reliure, il n’était pas compliqué de comprendre que cet ouvrage avait de la valeur.
Comme à chaque fois que je lisais un bouquin parlant de feu ou d’éléments, je faisais machinalement tourner une flammèche dans le creux de ma main.

« - Effectivement, combiner le feu et le vent comme ce fameux Gen l’a fait me semble intéressant. De grandes possibilités, un pouvoir cependant bien volatil à mon goût. »

Machinalement j’écrasais la flammèche e serrant le poing, la faisant disparaître avant de regarder Imeane, le regard plein de questions.

« - Alors tu connais la maîtrise du vent ? Tu l’as apprise toute seule, juste avec ce livre ? Ne le prend pas mal mais, tu me sembles bien jeune, c’est pour cela que je me dis que tu n’as pas du aller dans une école élémentaire. J’imagine que ça ne devait pas être rose tous les jours d’apprendre à contrôler le vent.»

Je la regardais avec ce regard passionné et interrogateur que j’avais parfois, quand j’éprouvais un semblant d’admiration pour quelqu’un, chose qui était rare, je devais le reconnaître.

Ime écouta attentivement ce que lui disait la jeune femme en face d’elle. Il était vrai qu’à ce qu’il paraissait, ce n’était pas une magie qui était aimé, cependant Ime ne pouvait le savoir. Ce type de magie n’était pas celui qui l’intéressait en réalité. Pourtant lorsque la jeune femme ouvrit le livre et cita une partie de la description, elle ne put s’empêcher d’y réfléchir. Certes, cela faisait réellement froid dans le dos lorsqu’on entendait cette description, mais finalement elle n’était pas plus destructrice qu’une autre magie. Elle connaissait une personne qui pouvait devenir très destructrice si elle en avait fortement envie et qui pouvait être une réelle machine à tuer si elle se mettait à s’entrainer.

« Je comprends bien qu’il s’agit d’une magie qui est dite interdite. Cependant je ne comprends pas pourquoi les gens en ont si peur. Après tout quelqu’un qui maitrise un élément peut être tout aussi destructeur, il n’a pas réellement besoin de la Maho pour tuer des gens. N’importe quel élément dans les mains de quelqu’un qui souhaite faire le mal est tout aussi destructeur. Bon j’imagine après que pour corrompre l’environnement dans une zone préfinie, à part maitriser la nature qui permettrait d’agir aussi dans un sens pour donner la mort, sinon ce ne serait pas faisable. De plus, d’après ce que vous pouvez dire, non seulement elle coûte à son utilisateur, mais en plus un ritualiste peut en venir à bout. On ne peut pas réellement en dire autant pour un élément. »

Une réflexion porter sur le philosophique peut être. Il était vrai qu’il s’agissait là d’une magie étrange et réellement différente, mais finalement si on y regardait de plus près, elle n’était pas plus destructrice qu’une autre magie. Quelqu’un qui avait envie de faire du mal pouvait tout autant le faire avec un élément et pourquoi pas même avec l’esprit ou la manipulation de mot. Tout dépendait réellement de ce que l’utilisateur avait envie de faire avec cette magie. Enfin c’était son point de vue. Elle suivit la suivante réflexion avec attention. Alleïa n’avait pas tord, pourtant ce qu’elle disait des ses moments de pseudo inconscience, elle ne le contrôlait pas réellement.
Elle comprenait ce que voulait dire la cydienne, il était vrai que le sang était une constante primordiale de la vie et la mort et que sans ce sang, la vie ne serait pas et donc la mort non plus. Il s’agissait là d’un domaine assez complexe et en même temps qui paraissait plutôt simple. Le problème réel n’était pas de savoir si cette magie était primordiale, mais surtout de savoir si elle entrait dans l’équilibre des magies au même titre que les éléments. Après tout, maitrisait un élément revenait à avoir de grande responsabilité, il ne fallait pas faire n’importe quoi sous peine de déréglé l’équilibre et dés qu’il était déréglé, bonne chance pour le remettre en place.

« Un grand pouvoir, nécessite de grande responsabilité. »

Elle avait chuchoté cette phrase, un sourire se posant sur ses lèvres. Elle ne savait plus vraiment ou elle avait lu cela, cependant il semblait que chaque chose, chaque action avait une répercussion qui lui était propre. Même si le pouvoir en question n’était pas une magie, il en résultait toujours une responsabilité plus ou moins importante suivant le pouvoir. Elle secoua la tête et revint au présent lorsque la jeune femme parla de combiner le feu et le vent. Elle n’avait pas tord, combiner deux élément tellement différent était chose osé et pouvait vite tourner au désastre, cependant il n’était pas impensable de le tester et surtout de tester de combiner d’autre magie l’une avec l’autre. C’est pour cela qu’elle aimait les livres, elle pouvait apprendre tant de chose, mais rien réellement ne valait la pratique. C’était ce que lui avait enseigné le maître templier qui l’avait aidé à maitriser son pouvoir sur le vent.

Justement, en parlant de vent, elle entendit Alleïa mentionner sa capacité à le maitriser et toute sorte de question surgirent. Lui répondre serait grisant, elle n’avait jamais encore autant parlé avec quelqu’un, ses réflexions était tel que parfois certaine personne prenait peur devant son manquement aux « coutumes ». Comme par exemple, la haine cydien-astorg. Cependant elle voulait expérimenter autre chose. Si elle était ici, c’était pour apprendre, apprendre plein de chose sur tous les sujets possible et imaginable. Oui, c’était ce qu’elle voulait, aussi posa t’elle son regard sur son amis et commença t’elle à lui répondre le plus sincèrement du monde.

« Je ne suis pas allé dans une école élémentaire non. Enfaite on m’a déposé devant le temple d’Ankdor lorsque j’étais bébé et j’ai vécu là bas jusqu'à quelque semaine. Un maître templier qui maitrisait le vent m’a permit d’en apprendre plus sur mon pouvoir. C’est aussi lui qui m’a aidé dans les premiers temps à le maitriser. Pourtant je pense que la compréhension de ce pouvoir grâce à mes différentes lectures me permet de le maitrise d’une façon que personne n’aurait pu réellement soupçonner. Même mon père me dit que je ne commence qu’a faire qu’un avec mon pouvoir. »

Elle s’arrêta un instant et repris finalement.

« Cet élément, tout comme le feu est réellement indomptable. A chaque fois que tu as l’impression de réellement le toucher et de pouvoir bien le comprendre, il s’échappe et tu dois tout recommencer. Au début j’ai cru que je n’y arriverais jamais, pourtant les possibilités qui s’offrait à moi était tellement impressionnante que j’ai persévéré. A ce jour, j’essaye de comprendre d’où vient le vent pour me permettre de comment dire… m’associer… oui, c’est le bon pour me permettre de m’associer à lui et ne faire qu’une. Utiliser son pouvoir comme s’il n’était qu’une extension de notre conscience, l’utiliser de telles manières que seule la pensée d’une action nous permette de le manipuler, ce serait je pense quelqu’une chose d’extraordinaire. »

Elle s’arrêta, regardant sa jeune amie. Elle s’était encore une fois emballer, dés que cela commençait à toucher aux éléments, elle avait une fâcheuse tendance à se laisser très vite aller. Elle se leva rapidement et se servit un chocolat.

« Enfin c’est ce que je pense après, ce n’est pas forcément du goût de quelqu’un d’autre. Et toi, tu maitrise un élément ? »

Ime était aussi passionné par le récit de ceux qui maitrisait un élément, elle était donc pressé de savoir si la jeune femme en face d’elle faisait partie de ces privilégiés.

Invité

Je ne voulais prolonger le débat sur le fait de savoir si la Maho était ou non quelque chose de bien, de primordial ou même de naturel, je m’en foutais royalement. Le simple fait de savoir qu’elle constituait un outil intéressant me suffisait amplement. D’autant qu’Imeane était quelqu’un de sympathique et bien qu’elle ait une vision différente du reste du monde sur la maho, je pensais qu’elle ne réagirait pas aussi bien si elle savait qu’en face d’elle se tenait une mahoïste. Je préférais de loin écouter son récit, savoir pourquoi et comment elle avait pu apprendre à maîtriser le vent, puisqu’elle était trop jeune pour être ressortie d’une école élémentaire.
Plus je l’écoutais, plus j’avais la sensation qu’au fond nous étions un peu pareil, à peu de choses près. Toutes laissées à un endroit improbable, livrées à nous même puis nous avions vu des gens nous enseigner diverses choses, entre autre nos capacités élémentaires. La seule différence était que son père devait être un templier, en toute logique, ou bien un sensible à l’esprit qui était entraîné sinon elle n’aurait jamais pu discuter avec lui. Une grande différence qu’il y avait entre nous deux : La famille. Imeane avait déjà énoncé le fait que son père était sa seule famille restante, ma véritable famille avait péri de ma main et par ma rage, ma « mère » était Niredia, et je savais ce que pourrait ressentir Imeane si son père lui était enlevé, je serais très surement dans le même état si Niredia venait à quitter ce monde. Aussi étrange qu’étaient les liens entre les personnes, la force qu’ils avaient était particulièrement pesante dans certaines circonstances. Je m’étais maintes fois demandée comment Niredia réagirait si elle découvrait ce que j’avais fait et ce que je faisais maintenant. Et maintenant, je me demandais comment Imeane réagirait dans le même cas de figure. Je devais l’avouer, je l’aimais bien cette petite Astorg et forcée de le reconnaître également, elle serait sans doute une amie de confiance. Sincère, joyeuse, serviable en plus d’être différente au niveau réflexion du reste du monde.

Tandis qu’elle parlait de s’associer à son élément, qu’elle décrivait le vent comme indomptable et de l’extension de son corps, je devais avouer qu’en dehors de hocher la tête en signe d’approbation, je préférais la laisser finir sa tirade.

« - Ces pouvoirs sont une partie de nous, par définition ils sont une extension de notre corps et de notre esprit. Une fois que tu ne feras qu’un avec lui, en parfaite symbiose avec ce pouvoir qu’est le tien, tu vois le monde sous un angle encore différent. Je me souviens cependant que l’un de mes professeurs m’avait expliqué que chaque élément se maîtrise à sa façon. Le feu, par exemple, il faut le plier à sa volonté, dominer sa fureur et sa rage. L’eau est en revanche plus douce, plus naturelle, il faut l’accompagner dans son mouvement, lui insuffler ta force. »

Imeane faisait preuve de spontanéité, elle s’emballait visiblement très vite dans un sujet qui la passionnait, comme n’importe qui, je pense. Elle se versait un chocolat avant de m’interroger également sur mes propres capacités. Au début, j’avais osé pensé lui répondre quelque chose comme « Le sang, je suis mahoïste. » mais même sur un ton de plaisanterie la blague restait de mauvais gout, très mauvais gout, un peu le même que le sang, d’ailleurs. D’autant que c’était en partie vrai. Avec un sourire, je lui montrais ma main dans laquelle flottait doucement la même flammèche que précédemment, celle qu’elle n’avait visiblement pas remarquée.

« - Je suis une Elémentaire, mon élément est le feu. Mes parents m’ont envoyée à l’école élémentaire de Cydonia dés que j’ai eu l’âge. Pendant plus de dix ans j’ai appris à canaliser cette force, l’utiliser pour me battre et pour aider les autres. Par la plus grande ironie du monde, ma famille et morte dans un incendie dans la même période, j’étais seule et abandonnée par tous, même par les dieux. J’ai longuement voyagé et finalement j’ai rencontré celle qui maintenant, est à la fois une amie et une mère pour moi. Maintenant j’erre entre les cités d’Azthia, à la recherche de connaissances sur les magies, qu’elles soient élémentaires, innées ou interdites. Autant pour consolider mon propre pouvoir que pour apprendre à lutter contre les plus sombres arts qui pullulent dans ce monde. »

La facilité avec laquelle je ravivais les cendres de mon passé était maintenant devenu presque un talent. Même si je ne donnais pas toutes les composantes, je ne mentais pas vraiment, ma famille était bel et bien morte dans un incendie. Raconter cette version après toutes ces années ou j’avais du mentir pour me couvrir n’attisait en moi qu’un vague sentiment indescriptible, loin d’être de la joie ni même de la culpabilité, un mélange assez flou que peut être l’Esprit pourrait cependant décrire. De façade j’étais impassible, pas le moindre rictus ne déformait mon visage alors que je me remémorais ma sœur jumelle en flammes en train de mourir. Je donnais sans doute l’impression d’être une femme blasée ayant fait son deuil depuis des lustres. D’un petit geste de la main je chassais la flammèche de ma paume et observait Imeane, cherchant le moindre signe sur son visage.

« - J’ai quelques peu approfondi mes connaissances et ma propre maîtrise du feu avec certains livres, même si très peu regorgeaient d’informations capitales, je pense qu’a présent, avec le temps et la pratique, je suis capable d’utiliser mon pouvoir comme une extension de moi et non pas comme on utiliserait un outil. En revanche, pour ce qui est de manipuler avec la pensée, j’ai bien peur que même pour les meilleurs cela reste tout simplement impossible et que cela ne le sera à jamais. Pour une raison toute simple, le corps s’anime sous la volonté de ton esprit, néanmoins ce sont tes os et tes muscles qui accompagnent ce mouvement. Pour un élément le schéma est identique, Ta volonté entraîne les mouvements de ton corps qui eux-mêmes accompagnent les flammes ou les bourrasques que tu souhaites avoir. Enlever un chaînon essentiel de ce procédé revient à vouloir combattre un requin avec une aiguille. »

Une comparaison assez foireuse bien que la scène imaginée dans ma tête me faisait intérieurement rire, non pas parce qu’elle était étrange mais plutôt sanglante. Je partageais l’idée que pouvoir manipuler son pouvoir d’une simple pensée était extraordinaire, mais comme elle était si justement qualifiée, elle restait en dehors des possibilités actuelles.

Ime était captivé par ce que lui disait Alleïa. C’était la première fois qu’elle avait en face d’elle quelqu’un qui s’intéressait non pas seulement à ce qu’un pouvoir pouvait faire, mais aussi à sa mystique et sa meilleure façon de composer avec lui, pour finalement l’utiliser sans s’en rendre compte. Elle se doutait bien d’une certaine façon que le maitriser par la pensée était une pensée futile et que cela ne se ferait jamais, mais elle ne pouvait éprouver le besoin de se dire qu’une combinaison de son pouvoir et de son esprit permettrait peut être ce genre de chose, qui savait. Elle avait lu nombre de livre relatant d’expérience de personne qui partait médité pendant des mois et même des années pour tenter d’apprivoisé leur pouvoirs, de l’intégrer à leur pensée, mais aucune réel réponse n’était apporté dans ses livres. Personne n’avait réussit à donner de réponse claire à ce sujet parce que personne n’y était arrivé. Il n’était pas possible de lier son esprit à son élément du moins pas tant que l’on ne possédait pas l’esprit, peut être avait-elle une chance elle ;

Lorsqu’elle entendit le récit de la jeune femme sur sa famille morte dans un incendie, elle se demandait comment cela avait pu se passer. La fumée aurait du les alerté, peut être avait-il été piégé, peut être était-ce volontaire. Elle ne voulait pas s’empêcher sur le sujet, elle savait très bien ce que cela faisait de se retrouver amputé d’une partie de sa famille et voir de toute sa famille. Heureusement pour elle, Alleïa avait toujours une amie qu’elle pouvait considérer comme une famille et c’était déjà bien. Elle se souvenait parfaitement lorsque les gens qui lui racontaient son histoire la regardaient. On avait toujours l’impression qu’ils étaient plus triste qu’elle, mais elle avait son toujours, elle l’avait toujours eu et aussi longtemps qu’il serait là, elle serait heureuse.

« Je suis navré pour ta famille. Il semble que finalement on a pas mal de chose en commun. Il ne te reste qu’une personne à qui tu tiens et moi aussi. Enfin je me doute que perdre ainsi sa famille ne doit pas être simple. »

Elle s’arrêta un instant se demandant si elle n’avait pas été trop loin. Parfois, il y avait des sujets qu’il ne valait mieux pas aborder et d’autre qui ne faisait pas de mal à être traité, il fallait juste trouver le bonne équilibre entre chacun de ses sujets. Elle sourit doucement à la jeune femme en face d’elle et décida de revenir sur un sujet plu gaie. Elle avait remarqué la petite flamme dans la main de son interlocutrice et lorsqu’elle l’avait entendu parler de l’école de magie, elle n’avait pu s’empêcher de sentir de l’excitation, elle avait envie d’en savoir plus.

« Alors tu as été à l’école élémentaire de Cydonia. C’est drôlement cool. Et est ce qu’il t’apprenne réellement à manipuler ton pouvoir ? Est-ce que tu apprends à t’ouvrir aux autres éléments ou seulement au tiens ? On m’a souvent dit que les élémentaires étaient parqué dans des salles de classe apprenant la théorie seulement et ne faisant que peu de pratique, mais je me demande si cela est vrai. Après tout chaque bon élémentaire sait que la meilleure façon d’apprendre à utiliser son pouvoir est de faire en extérieur. Les livres apprennent beaucoup de chose certes, mais il n’y a rien de mieux que l’entrainement pour comprendre réellement son élément et le manipuler de telles sortes qu’il devienne une partie inconsciente de l’être que nous somme. »

Elle releva la tête et regarda Al dans les yeux. Son visage s’était illuminé, on pouvait voir qu’elle aimait réellement parler de magie et surtout d’élément. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle elle était devenue bibliothécaire, elle voulait connaitre le point de vue des autres sur les éléments, elle voulait rassembler tous les livres possible et inimaginable. Oui, elle voulait apprendre, encore et encore pour devenir une véritable manipulatrice et ainsi ne faire qu’un avec son pouvoir. L’utilisation de façon consciente tout en ne montrant pas aux autres qu’on l’utilisait. C’était quelque chose qu’elle aimerait arriver en faire, mais elle avait encore du temps devant elle et même si à son âge elle maitrisait déjà fort bien son élément, elle n’était pas encore certaine qu’elle le maitrisait assez pour qu’il soit une extension de son corps. Elle se remémora alors les paroles qu’avait dit Al tout à l’heure et décida d’y mettre un petit véto.

« Je sais que manipuler son élément par la pensée reviendrait en réalité à amputé un maillon de la chaine, cependant je me demande si les gens comme moi qui possède l’esprit ne peuvent pas le faire. Comment t’expliquer. Tu vois, je suis bien capable sans mouvements de projeter mon esprit à des kilomètres pour discuter avec une personne. Alors pourquoi je ne pourrais pas combiner cette faculté à mon élément pour me permettre de le diriger non pas par les gestes, mais par la pensée. Après tout, si je suis capable de dialoguer par la pensée, pourquoi ne pas manipuler quelque chose par la pensée. C’est juste une théorie, je sais bien, cependant je ne peux pas m’empêcher de me demander si cela n’est pas possible. »

Elle s’arrêta trente seconde, repensant à ce qu’elle venait de dire. Il y avait une certaine logique dans tout cela, ceux qui était capable de manier l’esprit pouvait peut être développé au-delà leur faculté élémentaire. C’était une chose vers laquelle elle devrait se tourner, une nouvelle piste à explorer. Elle se leva rapidement, se rendant compte qu’elle avait encore quelque livre qui pourrait intéressé la jeune femme, dont un tome assez particulier. Elle revient avec les bras chargé de trois livres toute d’une grosseur correcte sans être trop. On pouvait lire différents titres : « Le feu destructeur ou purificateur ? » qui traitait de la maitrise du feu selon divers point de vue, « L’énergie élémentaire » qui était en quelque sorte une grande légende parsemée de diverses théories sur la liaison entre les différents éléments et les énergies de la terre. « Parlons élément », qui était une compilation d’écrit d’élémentaire qui décrivait leur pouvoir et leur façon de l’utiliser. Elle posa les livres sur la table et se remit à parler.

« Le premier livre et le dernier sont beaucoup basé sur des témoignages et autres. Le deuxième livre « L’énergie élémentaire » à retenue fortement mon attention lorsque je l’ai lu. Il est en quelque sorte question que dans les confins de la terre d’Azthia il existe un énorme réseau de flux et que lorsqu’on utiliser un élément, cela influe sur un des flux de la terre, bougeant en quelque sorte l’équilibre de ces flux. Il est dit que c’est pour cela que les élémentaires ont tendances à se répartir sur la terre, car s’ils étaient concentré dans un même secteur, les flux d’énergie ne serait plus repartis également sur la planète et donc cela créerait de grande déséquilibre. Une partie du monde pourrait même devenir inhabitable à cause de cela. »

Elle s’arrêta une nouvelle fois, puis reprit.

« Je me demande si cela peut être vrai. Je sais que c’est énormément basé sur des théories et des légendes, mais je ne peux m’arrêter de me demander s’il n’y a pas une certaine vérité là dedans. Qu’en penses-tu ? »

Pour une fois qu’elle avait trouvé quelqu’un qui s’intéressé comme elle aux éléments, elle avait envie d’entendre un autre jugement que ceux des gens qui prenait cela pour de l’hérésie. Elle attendit donc patiemment que sa comparse du jour lui donne son avis. Elle savait qu’elle serait honnête de toute façon, même si elle sentait que la jeune femme en face ne lui disait pas tout sur les choses dont elles avaient parlé, elle avait aussi remarqué qu’elle était bien plus honnête que la plupart de ceux qui venait dans sa boutique pour consulter ou acheté un livre quelconque.

Invité

Je préférais ignorer la remarque d’Imeane sur ma famille, non pas parce qu’elle me déplaisait mais il ne fallait pas grand-chose pour que ce sujet m’agace. Elle revint bien vite à l’école élémentaire, qualifiant cela de « cool ». Difficile pour moi d’adhérer à ça, mes années passées à l’école avaient été un calvaire.

« - Je ne partage pas ce point de vue, j’ai vraiment détesté mes années à l’école élémentaire les autres élèves étaient particulièrement mauvais avec moi. Ils n’acceptaient pas le fait qu’avec moins d’expérience j’arrivais aisément à les dépasser. La jalousie à pourri toute mes années à l’école, c’est une chose que je ne souhaite à personne. Pour ce qui est des études, non, on ne passe pas notre temps à étudier de bouquins. La pratique de la magie se fait par petits groupes jusqu'à un certain âge, ensuite un maître est désigné pour enseigner de manière approfondie. »

Je fais une pause, faisant tourner un petit cercle de feu dans ma main que je sépare ensuite en deux flammes concentrées sur chacune de mes paumes.

« - La première chose que l’on apprend avec les éléments, c’est de s’en protéger, je suis donc très résistante au feu, as invulnérable mais je tolère excessivement bien la chaleur qu’elles dégagent. Je ne sais pas bien en quoi on peut se protéger d’un élément comme l’eau par exemple, il n’y a rien de très dangereux à se mouiller les mains, en apparence. »

Vrai que sur le principe, se protéger de l’eau ne donnait pas grand-chose. Et ça n’empêchait pas un élémentaire de se noyer, en plus de ça. La nature consistait à faire pousser une fleur et l’air, je l’ignorais. Je regardais le visage illuminé d’Imeane, elle adorait ce genre de sujet visiblement. Je devais le reconnaître, la magie était un sujet assez intéressant. Son avis sur l’esprit et la maitrise était pas mal non plus, cependant un truc me semblait subitement incohérent.

« - Mais dans ce cas, si l’Esprit pouvait permettre de manipuler un élément par la pensée, certains Templiers ont déjà du s’y essayer, pourtant jamais dans l’histoire d’Azthia ce genre de chose ne s’est manifesté. Cependant si un jour tu y parviens, je pourrais me vanter de connaitre celle qui pourra revendiquer le titre « D’Elémentaire la plus talentueuse » d’Azthia. »

J’étouffe un petit rire, non moqueur mais assez amusé tout de même. Je bannis alors les deux flammes qui flambaient toujours au creux de mes mains tandis qu’Imeane revient avec encore trois bouquins. Je connaissais déjà l’un d’entre eux. L’un était déjà dans ma bibliothèque personnelle mais pas encore eu l’occasion de le lire et le dernier était juste un gros ramassis de conneries pour moi. « Parlons élément » était un ouvrage intéressant, dire que je n’avais même pas encore pris la peine de le lire à Muria, je m’en voulais un peu d’ailleurs, il était sacrément intéressant à mes yeux. Je me promettais de le lire dés que je rentrerais. « L’énergie élémentaire » était une sorte de grosse légende qui était sacrément idiote à mes yeux.

« - J’ai déjà lu « Le feu destructeur ou purificateur » et « l’énergie élémentaire ». En ce qui concerne la légende, elle me semble sacrément improbable. Si l’utilisation des énergies élémentaires bouleversait l’équilibre, cela ferait un bon moment que notre monde serait inhabitable. Entre les guerres constantes entre Storghein et Cydonia, la trahison des Zélotes envers Cydonia et encore maintenant… Notre monde serait déjà passablement dévasté par ce trouble. En tous cas je n’ai pas envie d’être là pour voir le monde se disloquer, j’espère bien mourir avant un tel cataclysme. »

Je regardais par la fenêtre, il était déjà assez tard. Le temps passe vite quand on papote, c’était hallucinant. Je ne comptais pas encore partir, les avis d’Imeane sur ces sujets étaient sympathiques et enrichissants. C’était agréable de pouvoir discuter ainsi. Finalement je posais une autre question, ayant moins de liens avec le sujet initial.

« - Dis-moi, est-ce que tu aurais en ta possession des écrits Jinmens sur les maîtrises élémentaires ? Ce peuple semble avoir sa propre vision et pratique de l’art magique. Je n’ai hélas pas eu la chance d’aller visiter leurs pays. Et si par hasard un jour tu arrives à obtenir une copie d’un ouvrage très ancien et rarissime nommé « L’écho des éléments » n’hésites pas à me faire signe, je rêve de pouvoir le lire un jour, mais on dit que les copies qui existaient ont été détruites ou perdues… Il est facile à reconnaître, on dit qu’il s’agit du plus gros ouvrage que notre monde ait pu avoir. »

Un bouquin extrêmement intéressant qui a priori regroupait des récits sur les premiers élémentaires et traitait de sujet inimaginables. Il regorgeait également d’une palanquée de récits sur les dieux de notre monde et des légendes qui planaient sur leurs liens avec les pouvoirs et la magie de notre monde. La rumeur voulait qu’un ouvrage come celui-ci aurait une valeur inestimable. Sans nuls doutes qu’il en aurait à mes yeux, en tous cas.

Elle écouta Alleïa parlé de l’école élémentaire qui n’avait finalement pas été une partie de plaisir. Elle comprenait son point de vue. Les enfants plus doué se voyait souvent floué par les autres, cependant ce n’était pas de leur faute si cela leur venait naturellement. Elle-même avait appris très vite à utiliser le vent. Elle avait toujours aimé se sentir lié à lui d’une manière différente de ce qu’on pouvait comprendre lorsqu’on ne manipulait pas cet élément. La jalousie, elle trouvait ce que ce sentiment était le plus méprisable de tous en réalité. Bien des gens étaient plus doué que des autres, pas seulement parce que c’était innée pour eux, mais aussi et surtout parce qu’il se donnait du mal pour arrivé à être dans les meilleur. Pourquoi jalouser des personnes qui elle travaillait plus dure pour être au top ? Elle ne comprenait vraiment pas ce genre de chose et elle ne le comprendrait jamais. Elle serait tellement contente de voir quelqu’un maitriser n’importe quel élément, même si celui-ci était plus doué qu’elle, cela voulait dire qu’il avait une compréhension de son élément qu’elle n’avait pas encore atteint et qu’il allait lui falloir travaillé encore. Oui, elle prenait toujours les choses dans ce sens, pourtant ce n’était que rarement le cas pour les autres.

Elle entendit ensuite la jeune femme parler des choses qu’on leur apprenait. L’école n’aurait visiblement pas été pour elle. Elle avait appris avec le meilleur templier, tous les jours était signe de travaux pratique et cela lui avait permit d’accéder très rapidement à son pouvoir, elle doutait qu’elle y serait arrivé si elle avait suivit le même chemin que la femme en face d’elle. Elle avait été très libre et lorsqu’elle dérapait, il était bien plus simple de rattraper son erreur. Après, elle avait été entrainé par un templier, qui dit templier, dit rigueur et dureté, pourtant elle avait trouvé ça bien plus fun que ce qu’était entrain de lui raconté Alleïa, jamais elle n’aurait survécu à l’école, c’était certains. Ensuite vint le coupler sur les templiers. Elle se doutait que cela allait venir en réalité, elle se rappelait bien lorsqu’elle avait posé la question. Son maitre l’avait regardé avec un air effarouché.

« J’ai déjà posé la question à un templier et là-dessus, il m’a répondu du tac o tac : « Pourquoi je m’intéresserais à cela ? Je ne suis pas un mage, mais un templier. Même si je suis content d’avoir ce pouvoir, on me considérera toujours comme bizarre et on me jugera pour cela. Evite de poser ce genre de question. » Et puis rien d’autre. Les templiers ne sont pas censé maitriser un élément de ce que j’ai compris, enfin ceux qui en maitrise un son considéré comme étrange. Je ne sais pas trop pourquoi, mais c’est ainsi. »

Elle se tut un instant. Parler de cela ravivait les souvenirs des moments où elle était au temple. L’entraiment drastique que lui imposait son père. Les séances de maitrise de l’air. Tant de chose en si peu de temps finalement. Les années avaient filé sans qu’elle ne s’en aperçoive et bientôt, elle avait choisit sa vie futur. Elle ne savait pas trop si elle avait bien choisit, pourtant lorsque son regard se posait sur la petite bibliothèque, elle était certaine de ne pas se tromper. Oui, elle avait choisit comme il le fallait, sa vie, c’était ici. Elle sourit et écouta la suite. Alleïa n’avait pas tord, si tout était lié, alors le monde se déséquilibrerait bien plus souvent, pourtant Ime ne pouvait se résoudre à laissé cette hypothèse de côté, elle était curieuse de nature et ce genre de chose la rendait encore plus curieuse la plupart du temps.

Elle sortit de ses pensées lorsqu’elle entendit la question de son interlocutrice. Des livres Jinmens, elle n’en avait que peu en réalité et tous relatait de leur culture et de certains us et coutumes. Elle ne se souvenait pas d’en avoir d’autre, cependant elle se leva et alla regarder. Le rayon était pauvre, trop peu de personne allait là bas et les rares Jinmens qui venait par ici était souvent occupé par des missions et autres, difficile de demander quelques renseignement. Elle revint rapidement, bredouille pour une fois et se dit qu’elle devait aller faire un tour là bas. Après tout, ce n’était pas réellement très loin de sa ville natale et puis cela lui ferait un voyage plutôt enrichissant si on regardait bien. Elle pourrait surement trouver des tas de chose à raconter en rentrant.

« Je suis désolé, je n’ai presque rien sur ce peuple en réalité. Comme s’il s’agissait d’un mystère, cependant, je note ta demande car j’avais dans l’idée d’aller voir. Il parait qu’il y a là bas une personne qui détient un autre livre, très ancien. On dit que dans ce livre serait narré l’histoire d’un célèbre élémentaire qui à réussit à réunir des informations impressionnante sur les cinq éléments, il en aurait même déduit un autre élément. Le livre se nomme « Au-delà du savoir élémentaire » et j’ai toujours dit que j’aimerais aller voir si jamais il était possible de le récupéré, qui sais, je pourrais peut être avec de la chance et un peu d’investigation trouvé celui que tu cherche. »

Elle sourit à la jeune femme et remarqua que la lumière déclinait. Elle n’avait pas remarqué que le jour était si avancé, parler avec la jeune femme était tellement revigorant qu’on ne se rendait pas réellement compte du temps qu’il passait. Elle se perdu dans ses pensées, repensant à un peut être voyage a Hoshizora. Pourquoi pas, après tout cela lui permettrait de voir du pays et d’en apprendre plus aussi sur ce peuple qui restait encore si mystérieux, en plus elle connaissait les bases de la langue et pouvait se faire comprendre, elle pourrait donc par cela même apprendre un peu plus la langue. C’était tout bénéfique, oui elle allait y pensé sérieusement, très sérieusement.

Invité

Pas très étonnant de la réponse fournie par le Templier à Imeane, pourtant elle devait être sacrément hypocrite, les templiers assumaient le fait d’avoir une chance infinitésimale de maîtriser un élément, même si c’était moyennement bien vu. Certains avaient déjà cherché à combiner l’esprit et la manipulation élémentaire, c’était certain. Imeane n’avait pas du demander au bon Templier, à mon avis. Quand au fait que ça soit mal vu, c’était un motif aussi débile que celui qui avait poussé Cydonia et Storghein à entrer en guerre.

« - Effectivement, les templiers qui maîtrisent un élément sont assez mal vus, par amalgame avec les zélotes de Cydonia qui manient une arme et manipulent un élément, les templiers crépusculaires n’apprécient pas leurs semblables car, l’Esprit mis à part, ils sont exactement semblables. Néanmoins cette forme de ségrégation est totalement idiote et à été engendrée par des simples d’esprit. Si l’on se contente de juger les gens à leur apparence, je pourrais aisément me faire passer pour une zélote également, en imaginant que tu prennes en main une épée, tu pourrais ’’presque’’ faire de même. »

J’avais appuyé sur le ’’presque’’, étant donné qu’Imeane était Astorg et que les zélotes étaient l’élite de Cydonia. Mais cela illustrait bien la superficialité du monde dans lequel nous vivions. Les templiers étaient parmi les combattants les plus honorables d’Azthia, leur but était louable, la guerre n’apportait rien à personne, si ce n’est des morts et de la tristesse. Les crépusculaires étaient légèrement plus extrémistes, moins appréciables sauf s l’on détestait les zélotes. Du moment qu’on ne m’embêtait pas, je n’avais aucune raison de les haïr, je me raviserais surement si je devais tomber sur un zélote un peu plus débile que le standard. Imeane pris le temps d’aller vérifier dans les ouvrages jinmen qu’elle possédait, mais comme e m’en doutais, elle n’avait pas celui que je voulais, pas très étonnant, cela ne faisait que 5 ans que les frontières entre Oyashima et Azthia étaient ouvertes.

« - Il me semble peu probable que les jinmens se séparent facilement d’un ouvrage si ancien, le peu d’entre eux que j’ai pu rencontrer étaient très attachés leur héritage. En revanche il sera peut être possible de s’arranger pour qu’il soit copié et distribué ou traduit. Dans tous les cas, je ne peux pas me rendre en Oyashima sans avoir à prévenir plusieurs personnes, une procédure ma foi bien enquiquinante parfois. »

Je n’en dis pas trop, Muria était un mystère pour la majorité du monde et bien qu’Imeane sot une femme et que, techniquement, rien ne m’interdisait de lui en parler, il fallait toujours être prudente. Les lois Amazones étaient strictes, parfois un peu trop, chose qui ne me plaisait pas, mais Muria était un havre de paix et je m’en voudrais de nuire à cette ambiance reposante qui y régnait. Pourtant je me disais que, peut être, un jour si elle le désirait, Imeane pourrait être accueillie au sein de la cité. Elle me semblait capable de garder un secret, bien qu’elle soit proche de son père elle devait être capable de comprendre l’importance de ce genre de connaissance. Mais pour le moment, je doute qu’elle ait tant l’envie de le savoir et je n’avais pas franchement envie de m’étendre sur le sujet. Il commençait à se faire tard, je devais encore voyager avant de ne devoir rentrer à Muria, découvrir un maximum de choses avant de retrouver Niredia, ainsi j’aurais plein de choses à lui dire, à lui apprendre ou à débattre avec elle. Finalement, je regardais l’ouvrage pour lequel j’étais initialement venue, bien que les autres étaient tout aussi intéressants ils ne m’étaient pas indispensables dans l’immédiat, et lorsqu’ils le seraient, je pourrais tout aussi bien revenir le moment venu. Je saisissais alors « Capacités Innées et Acquises » à nouveau.

« - Il commence à se faire tard et j’ai encore plusieurs lieues à parcourir avant d’arriver à destination. Je vais devoir me remettre en route. Je vais prendre ce livre, le autres sont tout aussi intéressants, il n’est pas impossible que je revienne dés que j’aurai du temps libre. C’est toujours plus agréable de connaitre quelqu’un qui s’intéresse autant que toi à ce que je recherche. »

Je me lève alors, attendant Imeane pour régler ce que je lui devais, il faisait presque nuit, ce qui caractérisait typiquement l’approche de l’hiver, des jours de plus en plus courts. Il ne semblait cependant pas être si tard, mais le temps passe si vite quand on s’amuse.

[Si t'as pas d'autre idée pour la parlotte, je te laisse me désengager Razz

]

Une analogie. Oui, elle avait bien compris qu’ils ne voulaient être comparé aux zélotes, cependant elle n’était pas commune non plus. Elle ne comprenait pas. Soit, de toute façon elle cherchait depuis un moment déjà et n’avait pour le moment rien trouvé de probant en ce sens. Peut être qu’un jour elle remarquerait quelque. Elle trouverait aussi lors de ses voyages un livres expliquant certains faits aussi, qui savait ce qu’il pouvait arrivé en si peu de temps. Le presque d’Alleïa la fit rire, oui si elle n’était pas de la race « opposé » aux cydiens, elle pourrait faire une parfaite zélote à un détail près, contrairement à eux elle maitrisait l’esprit. Cette capacité qui rend les templiers si différents de leur cousin Zélote. Elle écouta ensuite ce qu’Alleïa disait au niveau du livre et ne put s’empêcher de répondre d’un air amusé.

« Effectivement, je doute de toute manière que le livre soit rare ou non qu’il me laisse le prendre et repartir en ce sens. De toute façon une fois là-bas qui sais ce que je pourrais découvrir. Il y a tant de chose à voir, tant de chose à comprendre et à apprendre. Cela risque d’être un voyage on ne peut plus enrichissant et je suis contente d’avoir eux cette idée, même si rien n’est fait encore. Je me contenterais de leur demander une copie s’ils sont d’accord et sinon et bien je le lirais et ferais un résumé comme les explorateurs d’antan. »

Elle rit doucement. Cela faisait tellement de bien de discuter, d’échanger des points de vue et de se rendre compte que finalement on n’était pas la seule à pense certaines chose. Avoir des avis divergeant était pas mal aussi, cela permettait de se remettre en question et d’essayer de changer son point de vue, ou alors d’améliorer celui qu’on avait avant. Les débats étaient très intéressant elle se souvenait lorsqu’elle parlait avec son père où avec Al. Ils étaient tous les deux intarissable sur tellement de sujet et puis lorsqu’ils n’étaient pas d’accord et qu’ils commençaient à se balancer des arguments, très souvent ils sortaient leur armes runique et commençaient à engager un combat sans la lame, seulement le manche ce qui était encore plus cocasse. Un immense sourire passa sur son visage à cette pensée et finalement ce fut la jeune femme qui mit fin à ses souvenirs en parlant du temps.

Elle tourna son nez vers l’une des imposantes fenêtres qui existaient dans la bibliothèque et remarqua que la lumière commençait à descendre doucement. L’hiver, ce n’était pas la saison qu’Ime préférait, elle trouvait cela triste lorsque les arbres perdaient de leur superbe et pourtant, on ne pouvait y échapper. Bientôt, il allait faire bien plus nuit que jour, mais tout cela reviendrait correctement dans l’ordre lors de la prochaine saison, elle en était certaine. Pour le moment, il fallait profiter des couleurs magnifiques dont les arbres se paraient avant de finir à nus lors de l’hiver elle soupira doucement.

« Il est vrai que le temps passe vite lorsqu’on discute, et ce sera un plaisir de te revoir. »

Ime se leva lorsqu’elle vit Alleïa faire de même. Elle prit le livre et l’emballa, elle avait dit avoir un long chemin à faire, autant protégé le livre, on était jamais certains de ce qui pouvait arriver. Le temps était tellement changeant. Elle le tendit alors à la jeune femme.

« Tiens cadeau. Pour le temps passer ensemble et aussi les différents débats tous très intéressant. Ce n’est pas tous les jours que j’ai la chance de parler de la sorte. Je te remercie pour tout ça. »

Une fois qu’Alleïa eut prit le livre, elle la regarda s’en aller en lui faisant un petit signe de la main. Et voilà, une journée de terminé. Pour une fois elle n’avait pas fait trop de chose étrange et ce qu’elle avait fait d’étrange était presque passé inaperçus. Elle sourit. Il y avait des gens vraiment sympa dans ce monde, même si elle se doutait que la jeune femme lui cachait des choses, elle ne s’en formalisait pas. Après tout, chacun cachait des choses, même elle. Elle commença alors à ranger les livres qu’elle avait étalé sur la table. Une bourrasque de vent la porta aux différentes étagères, elle se demandait ce que demain lui réservait.

[Désengagées, merci ce fut un plaisir comme toujours ^^]

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